Brexit: quels sont les principaux scénarios possibles?

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A un peu plus de 100 jours du Brexit, le 29 mars, nul n’ose prédire la suite du processus bloqué par l’hostilité du Parlement à l’accord de retrait de l’UE conclu par la Première ministre Theresa May .

Voici les principaux scénarios:

Le Parlement vote le texte

Brexit ordonné:

Si l’accord est voté au Parlement, une sortie ordonnée s’ensuivra. Face à la probabilité d’un cuisant échec, Theresa May a repoussé le vote à janvier. Mais l’hostilité au texte semble intacte, après un sommet de l’UE catastrophique pour Mme May qui s’est vu refuser la moindre concession.

L’accord prévoit une période de transition post-Brexit jusqu’à fin 2020 pendant laquelle presque rien ne changera. Il règle la question de la facture que devra régler Londres à l’UE pour honorer ses engagements et définit les droits des citoyens expatriés.

Le point le plus controversé concerne le “backstop”, une disposition destinée à éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord pour préserver l’accord de paix sur l’île.

Ce “filet de sécurité” prévoit la création d’un “territoire douanier unique” englobant l’UE et le Royaume-Uni, avec un alignement plus poussé pour l’Irlande du Nord, qui ne s’appliquerait qu’en cas d’échec des négociations à venir sur la future relation commerciale entre Londres et les 27.

Les Brexiters estiment que cela risquerait de garder leur pays indéfiniment rattaché à l’UE et l’empêcherait de retrouver sa liberté commerciale.

Le Parlement étudie d’autres scénarios:

L’option Norvège

Devant le spectre d’un rejet du texte, les ministres de Theresa May échafaudent des scénarios alternatifs. L’un d’eux consisterait à faire voter le Parlement sur plusieurs options en vue d’arriver à un consensus, suggéré par la ministre du Travail Amber Rudd ou encore l’ancien Premier ministre travailliste Tony Blair.

Parmi ces options pourraient figurer l’option “Norvège”, pays ayant accès au marché commun sans être membre de l’union douanière, l’accord conclu par Mme May, la possibilité d’un second référendum ou d’une sortie sans accord.

Le Parlement rejette le texte

Sortie sans accord :

Si le texte est rejeté par la chambre des Communes, le gouvernement aura 21 jours pour indiquer ce qu’il compte faire. Le principal risque est celui d’un Brexit sans accord, particulièrement redouté par les milieux économiques, avec le spectre d’un effondrement de la livre et d’une montée en flèche du chômage.

Les relations économiques entre le Royaume-Uni et l’UE seraient alors régies par les règles de l’Organisation mondiale du commerce(OMC), et une multitude de contrôles douaniers et réglementaires devraient être mis en place en urgence.

Pénuries de médicaments, embouteillages monstres aux abords des ports, avions cloués au sol, perte de croissance… Ces perspectives sont balayées par les Brexiters les plus acharnés, pour qui “une absence d’accord vaut mieux qu’un mauvais accord, et qui veulent une politique commerciale indépendante.

Pas de Brexit :

Second référendum:

Cette perspective est énergiquement rejetée par Theresa May mais souhaitée à présent à la fois par les europhiles dans l’espoir qu’il inverse le résultat de la consultation du 23 juin 2016, et par les responsables politiques qui y voient un moyen de sortir de l’impasse actuelle.

Reste à définir les questions posées: maintien dans l’UE ou plan de Theresa May? Ou sortie sans accord? Et la date du divorce devrait être repoussée. Sans garantie que la consultation donnerait un résultat différent.

Le Parti travailliste, principale formation d’opposition, se rangerait à cette option s’il n’obtenait pas de nouvelles élections, et elle pourrait rallier une majorité au sein d’un Parlement plutôt europhile.

Elections générales:

Elles devraient être précédées d’un vote de défiance. Si une bonne centaine de députés tories ont essayé de renverser Theresa May la semaine dernière, il n’est pas dit qu’ils s’allient à l’opposition travailliste pour une manoeuvre qui pourrait leur faire perdre le pouvoir. Si les travaillistes l’emportaient, ils pourraient alors décider de rester dans l’UE, ou bien essayer de négocier un nouvel accord avec Bruxelles.

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