Agoria dénonce l'”attentat fiscal” sur les notionnels

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“Détricoter” les intérêts notionnels, tel que cela est envisagé, coûterait 2.500 emplois à la seule industrie technologique, prévient Agoria, qui voit, dans la “nouvelle” rente nucléaire, un rendez-vous manqué pour faire baisser les prix.

Agoria craint la disparition de 2.500 emplois, rien que dans l’industrie technologique, en raison des négociations au sujet du budget prévoyant la cessation de la déduction des intérêts notionnels. “Cet attentat fiscal – dans les deux sens du terme – est une atteinte directe à l’emploi !”, a indiqué la fédération de l’industrie technologique dans un communiqué. Qu’une déduction pour investissements en faveur des PME d’une valeur de 170 millions d’euros soit prévue “est une bien maigre consolation”, estime-t-elle.

Tout semble indiquer que la pression fiscale sur les entreprises augmentera sensiblement, juge Agoria : “Les négociateurs tablent sur une augmentation des recettes de l’impôt des sociétés de pas moins de 3 milliards d’euros en 2014. Il s’agit d’une hausse de pas moins de 30 %, provenant essentiellement d’interventions dans la déduction des intérêts notionnels et dans les revenus définitivement taxés.”

Intérêts notionnels : un “raid fiscal” qui coûterait 2.500 emplois “technos”

Le “détricotage prévu” de la déduction des intérêts notionnels “n’est ni plus ni moins que reprendre sa parole”, assène encore Agoria : “Encourager les entreprises (tant les grandes et petites entreprises que les sociétés nationales et étrangères !) à investir, pour ensuite modifier les conditions de manière unilatérale, n’induira que des conséquences néfastes. Cela nuit à l’image de notre pays et sape la confiance. C’est l’emploi qui subira les dommages collatéraux de ce raid fiscal : Agoria craint la disparition de plus de 2.500 emplois, rien que dans l’industrie technologique.”

Rente nucléaire : un rendez-vous raté pour comprimer les prix de l’énergie

Qu’il existerait un accord sur la rente nucléaire est une bonne nouvelle en soi, apprécie la fédération. “Malheureusement, rien n’indique qu’elle sera utilisée pour contribuer au financement des coûts supplémentaires engendrés par les investissements dans l’énergie verte, prévient-elle cependant. Cette rente pourrait par ailleurs servir à comprimer les prix de l’énergie et donc freiner l’inflation. Une énorme occasion manquée de maîtriser notre inflation, d’autant plus qu’à ce niveau, les choses ne semblent guère bouger. Si nous voulons encore contrôler quelque peu le dérapage de nos coûts salariaux, il ne reste plus d’autre solution que d’adapter le système d’indexation des salaires.”

Marché du travail : une “anomalie” dans l’adaptation de l’âge de la prépension

Pour ce qui concerne le taux d’emploi et le marché du travail, les propositions en matière de chômage, de pension et de prépension ne laisseront pas la situation actuelle en l’état, constate la fédération de l’industrie technologique. “Toutefois, une anomalie apparaît dans l’adaptation de l’âge de la prépension : pourquoi faire une discrimination et prévoir une exception à 52 ans pour les entreprises en difficultés ? Etrange logique !”

Conclusion : “Il faut s’attendre davantage à des effets de retour négatifs qu’à des nouvelles recettes fiscales !”

“Il faudra se serrer la ceinture et tout le monde en fera les frais d’une façon ou d’une autre. Agoria est d’accord lorsqu’il est question d’une répartition équitable des efforts. Mais si, au final, il s’avère que ce sont les entreprises qui doivent supporter tant les charges fiscales les plus lourdes que les coûts salariaux les plus élevés, elle trouve que c’est scier la branche sur laquelle repose notre bien-être. Vu les propositions se trouvant actuellement sur la table des négociations, il faut s’attendre davantage à des effets de retour négatifs qu’à des nouvelles recettes fiscales. Les négociateurs en ont-ils bien conscience ?”

Trends.be

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