Opposition entre croissance économique et protectionnisme

© Getty Images/iStockphoto

La meilleure conjoncture économique est palpable aux États-Unis et en Europe, mais la croissance y reste modérée. En Chine, la croissance est plus rapide qu’annoncée. En outre, on assiste à une certaine reprise des prix des matières premières. Le contexte n’est donc pas mauvais du tout, mais pourtant, le protectionnisme réapparaît aux États-Unis. Et pas seulement là.

Ces derniers temps, de plus en plus de leaders politiques de pays occidentaux ne jurent que par le protectionnisme. Ils annoncent des mesures pour entraver voire empêcher le libre-échange en instaurant de nouveaux freins ou de nouveaux tarifs d’importation pour compliquer aussi bien le libre-échange que la mobilité des personnes.

Entraver le capital (d’investissement) est aussi une forme de protectionnisme. En Europe, des voix s’élèvent en faveur d’un contrôle approfondi des investisseurs étrangers. Cette attitude vise surtout la Chine, qui, comme l’ont fait les États-Unis et le Japon précédemment, opère des rachats d’entreprises dans un certain nombre de pays. Par exemple, ce fut le cas pour le fabricant de robots Kuka en Allemagne, le port du Pirée en Grèce et de nombreuses banques occidentales dans lesquelles des entreprises chinoises ou même le gouvernement chinois veulent investir.

La puissance chinoise investit

Ce n’est pas la première fois que les entreprises ou les gouvernements chinois investissent en Europe et dans le reste du monde et y génèrent de nouveaux capitaux et de nouveaux emplois. Pourtant, l’Europe est préoccupée. Entre autres parce que les investisseurs étrangers nous achètent de la technologie, un des avantages compétitifs de l’Europe..

Le gouvernement chinois a toujours exigé la création d’une joint-venture avec un partenaire local pour les investissements occidentaux. À l’inverse, les entreprises chinoises viennent aujourd’hui acheter directement des entreprises en Europe, sans joint-venture. Certains Occidentaux ont le sentiment que nous vendons notre âme. Il y a quelques années s’est produit un phénomène similaire au Japon, qui compte environ 127 millions d’habitants alors que la Chine en totalise 1,38 milliard. Une tout autre échelle !

Entraver le capital (d’investissement) est aussi une forme de protectionnisme.

Pays émergents, pour ou contre le libre-échange?

A l’instar de l’Ukraine, du Mexique ou du Vietnam, de nombreux pays émergents restent toujours partisans de la mondialisation et du libre-échange économique parce qu’ils y gagnent. D’autres pays, comme l’Inde et l’Arabie Saoudite, veulent utiliser la libéralisation et la privatisation pour attirer des investissements étrangers. Ils veulent ainsi promouvoir et développer l’économie Sud-Sud.

Cependant, certains pays émergents, tels que les pays BRICS et l’Argentine, érigent des obstacles commerciaux pour protéger leur industrie locale et leurs emplois.

La Russie, et son prédécesseur l’Union soviétique, est depuis longtemps protectionniste et a érigé des barrières commerciales pour protéger son économie. Mais aussi dans un but politique.

Populisme en hausse en Europe

Peut-être l’Europe a-t-elle été longtemps trop conciliante et trop ouverte ? Peut-être aurions-nous du agir de manière plus protectionniste ? C’est précisément en raison de ces hésitations que les populistes se font entendre en Occident. C’est la raison pour laquelle nous ne devons pas imiter Donald Trump et sa rhétorique, mais prendre conscience que l’introduction de règles s’impose.

Pascaline della Faille, Credendo.
Pascaline della Faille, Credendo.

L’avantage compétitif de Ricardo

“La globalisation introduit sans aucun doute des éléments positifs dans l’économie et la société. Pensons à l’amélioration de la prospérité mondiale ainsi qu’à l’échange d’idées, de personnes, de biens et de technologies. Et cela peut conduire à une spécialisation de haut niveau dans différents secteurs. Déjà au début du 19ème siècle, l’économiste britannique David Ricardo le soulignait dans son modèle d’avantage compétitif.”


Credendo Trade Forum 2017

Jeudi le 7 décembre Credendo et Trends-Tendances organisent la troisième édition du Credendo Trade Forum 2017, un forum dédié à l’exportation avec le focus cette année sur le protectionnisme et la globalisation.

Pour s’inscrire et découvrir le programme complet :

www.credendoforum2017.be

Lisez ici les autres articles du dossier.

Partner Content