Pourquoi le vélo a toujours plus de succès

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Les ventes vélos ont explosé en 2022 et le grand gagnant est le vélo électrique.

Après une année 2021 en mode mineur, le marché belge du vélo affiche une forte croissance de 19% en 2022 avec 695.871 vélos vendus. C’est 110.958 vélos de plus qu’en 2021. Une progression qui doit beaucoup au fait que les problèmes de livraison liés à la pandémie ont été résolus, mais pas seulement. L’intérêt pour le vélo grandit depuis plusieurs années. S’il a bénéficié d’un effet pandémie, son succès perdure. Poussé en cela par une prise de conscience écologique. Et tout porte à croire que cette évolution positive en termes de quantité et de chiffre d’affaires du secteur va se poursuivre selon le dernier rapport de Traxio, la fédération du secteur de la mobilité.

Le boom de l’électrique

Le secteur peut remercier le boom du vélo électrique. S’il y a quatre ans sa part de marché n’était que d’un tiers, il représente aujourd’hui près de la moitié (47,2%). Un succès qui ne fait que croître puisque c’est surtout le vélo électrique qui a boosté les ventes en 2022 avec une hausse de 45% avec 102.000 vélos supplémentaires vendus. Et le phénomène risque encore de gagner en ampleur. Car si les vélos mécaniques représentent une grande part de marché en Belgique grâce aux vélos de course et aux VTT, ceux-ci s’électrisent peu à peu. Notamment grâce à des innovations techniques comme le moyeu avec vitesses intégrées (IHG – Internal Hub Gear) ou la transmission à variation continue, mais aussi, voire surtout, à la fin d’un certain tabou. Les vélos de course électriques ont ainsi été quatre fois plus vendus qu’en 2021 et les vélos électriques Gravel ((vélos pour chemins non goudronnés) ont même connu une augmentation improbable de plus de 6 000%.

Le marché qui glisse de plus en plus vers l’électrique

À lui seul, le secteur de l’électrique représente 91,7% de la progression totale du marché. Un secteur qui bénéficie aussi de ce qu’on appelle le « marché du remplacement ». Soit quand on remplace son vieux vélo, on opte le plus souvent pour un vélo électrique, y compris pour les vélos de sport. Le vélo électrique est aussi rendu plus attrayant grâce aux fameux plans cafétéria et à certains avantages fiscaux comme l’indemnité kilométrique et les formules de leasing. Autant de possibilités qui permettent d’opter pour un vélo mieux équipé ou dans la gamme supérieure.

Le retour en grâce du vélociste

Malgré des promotions dans certains supermarchés ou chaînes de magasins dédiées au sport, la majorité des vélos électriques sont aujourd’hui vendus chez les vélocistes. Soit dans les 1500 magasins de vélos spécialisés que compte la Belgique. On notera qu’il existe cependant une disparité très importante parmi ces magasins en termes de taille et d’implantation géographique. Ainsi 65% des vélocistes se retrouvent en Flandre, et le secteur est encore largement constitué de petites entreprises. À peine deux cents d’entre elles emploient plusieurs salariés. Depuis quelque temps,  on constate cependant une certaine consolidation du secteur avec l’apparition de grandes chaînes disposant de plusieurs établissements à travers le pays comme Lucien (la nouvelle chaîne de magasins de vélos du concessionnaire de voitures D’Ieteren) ou Raida (une collaboration Cool Electric Cycles-Velodome-Bicyclic), Bike Republic (Colruyt), les magasins du groupe Wildiers ou encore le groupe Beerens (grossiste VDW Bikes).

Des vélocistes convertis à l’électrique

Les clients se tournent de plus en plus vers les magasins de vélos classiques pour l’achat d’un deux-roues neuf.  Les vélocistes spécialisés et locaux comptabilisent ainsi plus de 64% des ventes.

Et le prix ne semble pas bloquer les acheteurs puisque le nombre de vélos haut de gamme a significativement augmenté. Il se vend de plus en plus de vélo dit de niche comme les vélos de sport avec assistance électrique, des vélos cargo ou encore des vélos longtails ou pliants. Le fait que le secteur du leasing ait choisi de collaborer avec des magasins de vélos classiques n’y est certainement pas étranger. Tout comme un minimum de conseil est une réelle plus-value quand on s’apprête à réaliser un achat aussi coûteux.

Le vélo en leasing, comment ça marche ?

Le travailleur loue via une contribution mensuelle (par exemple un échange de salaire brut) un vélo par l’intermédiaire de son employeur pour une durée minimale de trois ans (généralement avec option de reprise). Il s’agit généralement d’un contrat « all-in » assorti de services en option. Au terme de la période de leasing, le travailleur peut acheter le vélo à une valeur résiduelle équivalant à 16% du prix d’achat initial du vélo.

Le vélociste a aussi un autre atout de choix avec le service après-vente. Des vélos de plus en plus spécialisés et onéreux font qu’ils sont souvent bichonnés par leur propriétaire. Surtout pour les électriques qui ont besoin d’un entretien régulier pour bien fonctionner. Et si votre vélo vient d’une obscure marque chinoise, il est plus que probable qu’on refuse ou qu’on ne puisse pas le réparer, les pièces étant indisponibles.

En réalité, la seule baisse des ventes significative des ventes a été constatée pour les vélos d’enfant. Mais ce n’est pas pour autant le signe d’un désamour des enfants pour le vélo, puisque cette baisse est essentiellement due à de gros problèmes de livraison, ce marché ayant été très affecté par des problèmes de production.

La Belgique, pays du vélo de sport

Si le Covid a poussé beaucoup de Belges à se déplacer davantage à vélo, la Belgique reste surtout une terre de vélos de sport. Après un recul en 2021, les vélos de sport ont retrouvé leur second souffle en 2022. Les ventes de ce type de vélo représentent ainsi  28,5% des ventes totales, soit pas moins de 198 095 unités en un an.  En chiffres absolus, ce sont les vélos de Gravel/cyclocross qui ont le plus progressé, avec une augmentation de près de 10 000 unités. On constate aussi une hausse pour les VTT et donc, comme déjà indiqué, les vélos de sport électriques.

Le seul perdant des vélos de sport semble être le vélo de course ordinaire. Il souffre de sa variante électrique, mais aussi d’important retard de livraison pour ses modèles les plus haut de gamme.

Les nouvelles tendances

Un autre domaine à connaître une forte progression est le vélo de seconde main. Avec la généralisation du vélo électrique et l’augmentation du nombre de vélos de leasing, le segment de l’occasion connaît lui aussi une hausse importante. Il devient même de plus en plus intéressant pour les revendeurs puisque la valeur de revente de ces vélos plus chers est potentiellement bonne. D’autant plus que s’ils sont en bon état ils trouvent facilement preneur.

Enfin deux autres types de vélos se sont particulièrement démarqués en 2022. Le premier est le speed pedelec, soit un vélo électrique qui va à des vitesses de 45kms/h. Certains puristes ne le considèrent pas comme un vélo puisqu’il doit être immatriculé comme une mobylette. Pas moins de 17 592  de ces vélos ont été immatriculés en Belgique en 2022, soit une augmentation spectaculaire de +42,1% par rapport à 2021. Il doit son succès surtout à la Flandre (95,15% du marché) et au leasing. Il est aussi privilégié pour les trajets habituellement fort embouteillés. Il est par contre moins apprécié pour les trajets intra-urbains. En ville, un autre type de vélo fait une apparition remarquée : le vélo longtails soit un vélo cargo, mais plus compact. Les longtails ont un empattement plus long que les vélos ordinaires et un cadre arrière allongé au-delà de la roue arrière, créant ainsi une plateforme pour le transport de marchandises ou de passagers. Avec les vélos cargo, ils ont connu une hausse de 760% en un an.

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