Et si l’avenir de la voiture électrique était une borne de charge… mobile ?

À Anvers, la start-up Uze, en collaboration avec la plateforme de covoiturage Green Mobility, lance une station de recharge mobile. Une initiative qualifiée de “révolutionnaire” qui pourrait faire faire un bond en avant à la recharge des voitures électriques dans les villes.

Avec leur nouvelle solution de recharge rapide mobile, la start-up anversoise Uze et la société danoise de voitures partagées électriques Green Mobility entendent améliorer en ville l’expérience de recharge que connaissent les conducteurs de voitures électriques.

Ensemble, ils ont mis au point une sorte de vélo-cargo, équipé de batteries. Via une application, les propriétaires de voitures électriques peuvent commander une recharge. Le personnel d’Uze arrivera alors sur place avec une batterie, qui permettra de recharger le véhicule électrique en 40 minutes environ, ce qui permet pour une autonomie de 200 kilomètres. Pour Uze, recharger un véhicule électrique à l’aide de sa station de recharge mobile est aussi « simple que de commander une pizza ».

“Une approche originale”, estime Stephane Jacobs, gestionnaire de transition Clean Power for Transport au sein du département Mobilité et Travaux publics du gouvernement flamand. “Uze veille à ce que les voitures électriques ne soient pas toutes reliées à des bornes de recharge. Avec leur solution, vous pouvez recharger votre voiture depuis n’importe quelle place de parking”.

Robotisation

Les stations de recharge mobiles d’Uze nécessitent cependant toujours une présence physique auprès du véhicule. Alors que Stephane Jacobs observe qu’ailleurs déjà les premiers développements de la robotisation sont en place. “À Lyon, on ferme certaines zones dans les parkings et on laisse les robots mobiles recharger les voitures garées”, explique-t-il. “De cette manière, vous n’avez même plus besoin de déplacer votre voiture.

Les bornes de recharge rapide mobile offrent non seulement une solution au manque d’infrastructures de recharge, mais elles pourraient faire en sorte que justement des bornes de recharge ne prolifèrent pas dans les villes. Bien que le principe “la borne suit la voiture”, selon lequel tout Belge ne disposant pas de son propre emplacement de parking ou d’un garage peut demander une borne de recharge, mette la pression sur ce point. D’autant que d’ici 2024, la ministre flamande de la mobilité, Lydia Peeters (Open Vld), souhaiterait offrir des primes pour l’achat de voitures électriques. Il faudra alors prévoir davantage d’« équivalents de charge ».

Mais qu’entend-on par «équivalent de charge»?

Une borne n’est pas un point de charge !La notion de borne est souvent confondue avec celle de point de charge. Or une borne peut comporter plusieurs points de charge, c’est-à-dire plusieurs prises. Une borne sur la voie publique comporte souvent deux prises. Un plan annonçant 1.000 points de charge concerne donc généralement 500 bornes. Pour compliquer les choses, le secteur raisonne en “points de chargement équivalent” ou PCE – un PCE étant un multiple de la puissance de 11 kW, la puissance standard pour des bornes à courant alternatif (AC) que l’on trouve le long des rues, les plus courantes. Selon l’approche en “points de chargement équivalent”, une borne rapide à courant continu (DC) de 125 kW, avec une seule prise, est comptabilisée comme équivalente à 10 points de chargement (PCE).

Selon Stéphane Jacobs, l’application de la loi est particulièrement importante, par exemple en ce qui concerne la durée de vie de ces bornes. Pour lui, cette loi doit être plus stricte. “Il n’est pas possible d’obtenir un emplacement privé sur la voie publique pour recharger, en particulier dans les villes. »

Mettre en place un écosystème

Pour Stephane Jacobs, cette initiative, née de la collaboration entre Green Mobility et Uze, montre que le déploiement de l’infrastructure de recharge se fait actuellement de manière très traditionnelle. “Les opérateurs De Lijn ont besoin d’électrifier leurs bus et déploient l’infrastructure sur leurs propres sites, mais les camions sont aussi à la recherche d’opportunités de recharge”, a déclaré M. Jacobs.

“Avec le conseil des ministres, nous essayons d’analyser toutes les initiatives et de voir où se trouvent les synergies autour du transport de marchandises, des camionnettes et de la logistique urbaine. Tout un écosystème doit être mis en place, non seulement pour la manière mais aussi pour le moment où nous allons charger. »

Retrouvez l’ensemble des articles de notre dossier voitures électriques

Partner Content