Les jeux du cirque

Trou n°16 du TPC Scottsdale Cette arène surchauffée est l'un de lieux les plus improbables du golf mondial. © Getty Images

Vingt millions de dollars: c’est le prize-money défiant la raison du Waste Management Phoenix Open qui commence ce jeudi sur le parcours du TPC Scottsdale, en Arizona. Obligé de réagir financièrement pour contrer l’émergence du circuit dissident LIV, le PGA Tour a décidé d’augmenter ses dotations. Au total, sur les 44 tournois de la saison, il distribuera la bagatelle de 415 millions de dollars. Proportionnellement, avec une enveloppe de 405 millions de dollars pour seulement 14 tournois, les LIV Series restent bien sûr intouchables au ranking de l’argent facile. Mais le circuit américain, bien plus crédible sportivement, a néanmoins frappé fort, très fort.

Le Phenix Open est donc la première épreuve à bénéficier de ce bonus aux allures de pactole. Et les joueurs n’ont pas été insensibles au message subliminal. Vingt-deux des 25 meilleurs joueurs du monde sont ainsi annoncés sur le tee n° 1!

Traditionnellement, le rendez-vous de Phoenix occupe une place à part dans le calendrier du PGA Tour. Il se déroule en effet durant la semaine du Superbowl, la finale du championnat de football américain, et se démarque par la même atmosphère survoltée, à l’image de ce fameux trou n°16, un par 3 de 150 mètres ceinturé de tribunes. Cette arène surchauffée, où se pressent durant quatre jours plusieurs dizaines de milliers de spectateurs, est l’un de lieux les plus improbables du golf mondial.

Dans un sport traditionnellement cadenassé par les codes de bonne conduite et où le silence est d’or, l’endroit attise les passions avec un public déchaîné, biberonné depuis le petit-déjeuner aux bières certifiées conformes, qui affiche haut et fort ses humeurs et n’hésite pas à chambrer ou à huer les joueurs. La coutume veut d’ailleurs que sur la route du green, ceux-ci offrent des cadeaux pour calmer la foule. Tout est bon: des balles, des t-shirts, des casquettes. Et plus si affinités. En 2013, Nicolas Colsaerts avait ainsi lancé au public de petits ballotins de pralines belges!

Dans ce capharnaüm, il n’est pas toujours simple de se concentrer. “C’est une ambiance de dingues. On se croirait à un festival rock”, résume le champion belge. “Mais, une fois par an, ça fait du bien à tout le monde”, poursuit Bubba Watson, habitué des lieux et qui sur ce trou, porte traditionnellement le maillot des Seahawks de Seattle, son équipe préférée de foot US.

Tiger Woods n’a jamais été un grand fan de ce tohu-bohu. En 1997, il avait pourtant, dans l’hystérie générale, signé un hole in one. Pour le féliciter, le public l’avait arrosé de Budweiser. Un autre monde, on vous dit!

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