Les Actes

Un livre qui se passe dans une étude de notaire ? Plus d’un lecteur pourrait ne même pas en tourner les premières pages. Ne partez pas, pourtant ! Certes, Les Actes se déroule dans cet étrange milieu qu’on croit triste et feutré, mais ce premier roman de Claire Guidot, notaire de profession, nous parle aussi simplement de la vie. Les notaires accompagnent en effet les naissances, les mariages, les divorces et les décès, jouant les catalyseurs des ” détails ” juridiques, dans des moments où les émotions, souvent, éloignent la rationalité.

Trentenaire revenue d’un voyage sabbatique, Claire Castagne relance sa carrière en intégrant la prestigieuse étude parisienne Polignac-Régniez-Fontaine, située rue de la Paix avec vue sur la colonne Vendôme. Dans ce bureau chic, les employés sont loin d’être des grises mines. La jeune femme, spécialisée en affaires familiales, devra s’imposer entre les cyniques, les workaholics et les ambitieux. C’est tout un monde de requins nageant sur cette curieuse frontière d’une entreprise privée chargée de missions officielles et publiques que l’auteure parvient à croquer, sans oublier la part d’humanité d’un métier qui ne jongle pas qu’avec la richesse des starlettes du petit écran ou des flambeurs du Cac40. Claire y va donc de sa sensibilité et de son écoute, elle qui fait figure de marginale cachant sous son tailleur les tatouages d’une bikeuse accomplie. Un roman au final assez bienveillant sur les coulisses d’une profession souvent décrite comme terne et purement procédurière.

Claire Guidot, ” Les Actes “, éditions JC Lattès, 446 pages, 19,90 euros.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content