Le commerce en ligne en Belgique ne lutte pas à armes égales avec les pays voisins

(Belga) Le secteur du commerce en ligne en Belgique est confronté, outre aux handicaps structurels que connaît le commerce classique, à de nouveaux obstacles, avertit la fédération du commerce et des services, Comeos. Cette situation pourrait conduire à moyen terme à la perte de milliers d’emplois.

En tête des freins à la création et la gestion d’un commerce en ligne en Belgique, le coût salarial qui, s’il est « aussi important dans le monde réel que dans le monde physique », pèse dans chaque étape du processus pour une société développant une activité de vente en ligne, indiquait jeudi Dominique Michel, administrateur délégué de Comeos. D’après un chiffre de la KUL, cité par Comeos, le coût salarial est 20% plus élevé dans le secteur du commerce en Belgique que dans celui des pays voisins. La Belgique serait en outre soumise à plus d’obligations que les concurrents étrangers, notamment autour de la sécurité des produits. Parmi les autres entraves à l’activité commerciale en ligne, Comeos relève encore l’absence d’une plate-forme de paiement « transparente et fiable » et le peu de suivi accordé par la police fédérale à la criminalité en ligne comme le phishing ou le piratage de magasins en ligne. Le système de livraison des colis est lui jugé trop coûteux et trop lent par la fédération qui attribue ce manque d’efficacité à la position quasi monopolistique de bpost en la matière. En 2013, le secteur du commerce en ligne en Belgique représentait un chiffre d’affaires proche des 5 milliards d’euros. D’ici 2018, Comeos estime que ce montant va au moins doubler, pour une part de marché proche des 10% contre 5,6% aujourd’hui. Dans le même temps, toujours d’après la fédération, les commerçants en ligne réalisant l’essentiel de leurs tâches à l’étranger vont considérablement augmenter. Évaluée à 37% aujourd’hui, leur part de marché grimpera jusqu’à 69% en 2018, ce qui pourrait engendrer une perte d’emplois calculée à 36.197 postes (directs et indirects). « Il ne s’agit pas que d’un risque futur mais d’un scénario du présent, de la réalité d’aujourd’hui », insiste M. Michel. Ce dernier appelle les responsables politiques à tout mettre en oeuvre pour « attirer le commerce électronique dans notre pays et convaincre les acteurs mondiaux du commerce en ligne de ne pas installer leur quartier général au Luxembourg et de ne pas construire leur centre de distribution dans le nord de la France ». Les secteurs représentés par Comeos occupent quelque 400.000 personnes, « ce qui fait du commerce le plus grand employeur du secteur privé », selon la fédération. (Belga)

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