Le client est roi et a droit à tous les choix

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À une certaine époque, les candidats acheteurs d’une voiture neuve pouvaient à peine choisir sa couleur. Cette ère est désormais révolue. Aujourd’hui, les marques proposent une multitude de modèles déclinés dans les motorisations les plus diverses, allant des versions zéro émission aux plus polluantes. Le Vif Extra a invité dix lecteurs pour un essai de cinq variantes différentes de la VW Golf.

Kortenberg, le 6 avril. Alors qu’à l’extérieur le soleil brille, les aspirants testeurs franchissent au compte-gouttes les portes du VW Contact Center. Ils arrivent de tous les coins du pays. Et parmi eux, une seule femme. La mort dans l’âme, une seconde participante a fait savoir ce matin qu’elle devait déclarer forfait pour raisons familiales. Question de priorités. Le contingent des dix testeurs occasionnels est donc réduit à neuf unités. Représentant toutes les catégories d’âge et professionnelles, nos testeurs vont pouvoir découvrir durant toute une journée cinq motorisations différentes de la VW Golf : TSI (essence), TDI (diesel), TGI (gaz naturel CNG), GTE (hybride électrique/essence) et 100% électrique. Après le petit déjeuner, les participants sont répartis en deux groupes et reçoivent quelques explications techniques sur les diverses motorisations. Dans les GTE et e-Golf, un collaborateur de Volkswagen est même présent en permanence sur la banquette arrière afin de pouvoir répondre immédiatement aux questions. Pour tous nos essayeurs, il s’agit d’un premier contact avec les motorisations de substitution, qu’il s’agisse du CNG, de l’hybride rechargeable ou du 100% électrique. Les groupes s’élancent pour des boucles de 25 km autour de Kortenberg constituées des routes les plus diverses. Bref, un tracé conforme aux trajets du quotidien. L’occasion aussi d’apprendre à mieux connaître la région et de découvrir sous une autre perspective l’aéroport de Zaventem. Au terme d’une journée d’essai assez éreintante, après l’indispensable séance de questions/réponses, l’heure était venue pour les participants de remercier l’équipe PR de VW D’Ieteren pour cette opportunité d’avoir pu se glisser durant toute une journée dans la peau d’un essayeur, mais aussi pour l’organisation parfaite de cet événement qui restera gravé dans leurs mémoires.

Commentaires et conclusions

Le client est roi et a droit à tous les choix
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Jean Allemeersch (Opgrimbie) a choisi de se donner corps et âme à Mercedes, mais cela ne l’empêche pas de faire l’éloge de la qualité des matériaux utilisés pour la VW Golf et son niveau de finition. Jean est essentiellement intéressé par les motorisations de substitution. Sa conclusion, c’est qu’il n’y a aucune différence entre l’utilisation d’essence ou de gaz naturel, même au niveau de la consommation moyenne. L’adaptation du moteur et l’installation du réservoir pour le gaz sont relativement peu onéreuses. En roulant en permanence au gaz naturel, l’utilisateur pourra profiter du prix inférieur du CNG par rapport à l’essence. Le CNG permet de bénéficier d’une autonomie plus importante tout en rejetant moins de CO2. “J’ai été agréablement surpris par la e-Golf, ses accélérations très dynamiques et le silence agréable qui règne dans l’habitacle. Ce qui me dérange, c’est son prix élevé et son autonomie restreinte. Ma préférence va donc à la GTE, qui circule en mode électrique quand et où cela a du sens, ce qui se traduit par un abaissement de la consommation de carburant et des émissions de CO2. Au niveau des points négatifs, je citerais son autonomie réduite en mode électrique. La capacité de sa batterie mériterait d’être un peu plus importante.”

Stefaan Claeys (De Pinte) se décrit lui-même comme un fanatique des bagnoles et il est l’heureux propriétaire d’une Jaguar XK cabriolet, d’une Porsche 911 Carrera et d’une Mercedes 280 SL. Dans ses jeunes années, il a couru sur circuit. S’il participe à cet essai, c’est pour ressentir le plaisir de conduire offert par les diverses motorisations. La consommation moyenne ou les valeurs d’émissions l’intéressent moins. “Mon scepticisme quant à la voiture électrique s’est transformé en admiration pour le couple et la souplesse de la e-Golf. Mais je regrette sa faible autonomie et l’absence de tout bruit de moteur.” Aux yeux de Stefaan, l’hybride rechargeable est une solution assez ambiguë qui ne contribue pas à offrir plus de plaisir au volant et qui s’avère en fait trop onéreuse par rapport aux avantages du système. “Afin de pouvoir profiter d’une consommation et d’émissions de CO2 réduites, je dois radicalement transformer ma façon de conduire. Et cela se fait au détriment du plaisir.” L’essayeur se montre aussi très déçu de la Golf TDI… “Où est cette sensation de puissance offerte par le turbodiesel ? Sur le papier, elle existe. Mais je ne l’ai pas trouvée. Je préfère encore la Golf TSI avec son moteur 1.0 qui ne manque pas de caractère ou la version CNG.”

Pour Helmut Pichler (Fourons), une voiture doit avant tout être pratique. Et si elle consomme peu, elle est alors automatiquement respectueuse de l’environnement. “Une voiture électrique n’est écologique qu’en théorie. Elle n’émet peut-être pas de gaz d’échappement nocifs, mais d’où vient le courant électrique ? Comment est-il produit ? On évite soigneusement d’en parler car la plupart des centrales électriques ne font pas appel aux énergies renouvelables. Je regrette que les politiques et les médias essayent de donner mauvaise conscience aux automobilistes. Pourquoi ne parlent-ils pas des émissions nocives des gros bateaux et des avions ? Je suis prêt à apporter ma pierre à l’édifice, mais à la condition que les grandes entreprises le fassent aussi.” Aux yeux de Helmut, la e-Golf est une familiale confortable et silencieuse. Mais elle n’est pas proposée avec une boîte manuelle. Et pour lui, son prix est trop élevé au vu de son autonomie réduite. “L’hybride rechargeable est une solution plus intéressante et plus économique. Ce qui est encore plus vrai pour la Golf TGI au CNG.”

René Devers (Schilde) roule en diesel depuis une trentaine d’années, et il continue à regretter le bruit dérangeant d’un moteur Diesel. À ses yeux, la Golf TDI reste également trop bruyante. Par contre, il ne tarit pas d’éloges sur la transmission automatique, qui assure des changements rapides et permet de profiter du couple du moteur. Il a également été séduit par la Golf TGI fonctionnant au gaz naturel. “Elle roule vraiment bien et respecte davantage l’environnement que le moteur TSI à essence. La TGI est aussi proportionnellement un peu moins chère qu’une e-Golf ou une GTE. Le prix supérieur de ces modèles n’est pas justifié par leurs avantages. En devant constamment garder un oeil sur le statut de la batterie, vous allez automatiquement modifier votre conduite et vous essayez sans cesse d’économiser de l’énergie. Vous êtes aussi beaucoup plus attentif à ce qui se passe sur la route, ce qui est positif pour la sécurité routière. On fait ainsi d’une pierre deux coups. La version hybride rechargeable roule aussi en mode électrique, mais elle offre une autonomie nettement plus importante. Avec elle, pas besoin d’être sans cesse à la recherche d’une borne de recharge.”

Marc Kimpe (Londerzeel) est Fleet & Facility Manager. Il gère un parc de quelque 600 véhicules, la majorité issus de la gamme d’une des marques du groupe VAG (Audi, Seat, Skoda et VW). “Je profite avec plaisir de cette opportunité de pouvoir comparer les avantages et les inconvénients de chaque technologie sans avoir à côté de moi un représentant de la marque. Je connais bien l’offre de modèles diesels et essence sur le marché belge. Ce n’est pas le cas pour le CNG par exemple. Cette motorisation est une solution intéressante, tant du point de vue environnemental que financier. Mais je regrette ces divergences entre les régions sur le plan de la fiscalité automobile. Pour une entreprise active à la fois en Flandre et en Wallonie, c’est un souci. La e-Golf est idéale pour la ville et les petits trajets. Mais ce n’est pas une solution adaptée à nos collaborateurs qui sont sur les routes tout au long de la journée. Notre pays compte trop peu de bornes de recharge et la durée de la recharge est beaucoup trop longue. Reste la Golf GTE, qui combine électricité et essence, et qui est avantageuse sur le plan fiscal. Dommage cependant que cela s’accompagne d’une facture qui peut constituer un obstacle pour le client particulier.”

De plus en plus de villes imposant des zones basses émissions interdites aux diesels plus anciens, Luc Lammens (Melle) est à la recherche d’une remplaçante pour celle qui lui permet de se déplacer depuis pas mal de temps et qui dispose d’un moteur Euro 3. “J’ai appris beaucoup de choses aujourd’hui. La e-Golf a été une vraie révélation. Ses accélérations sont franches et elle ne fait pas de bruit. Il faut juste s’habituer à la façon d’utiliser l’accélérateur et les freins. L’absence de gaz d’échappement nocifs, c’est évidemment un atout. Mais elle possède une autonomie réduite et le chargement prend du temps – quand on trouve une borne. Et puis, il ne faut pas oublier son prix élevé. La GTE hybride rechargeable bénéficie d’une meilleure autonomie, mais elle n’est pas bon marché. Avant aujourd’hui, je n’avais jamais pensé au CNG. On ne peut pas apprécier ce qu’on ne connaît pas. Rouler au gaz naturel, c’est moins polluant que le diesel ou l’essence. Le supplément de prix pour le réservoir et l’adaptation du moteur reste raisonnable. Mais avant de prendre une décision, je vais me regarder dans le miroir et définir mon profil d’automobiliste.”

Monica Pichler (Maasmechelen) a un avis tranché : “Si nous voulons sauver notre planète, nous devons vivre différemment et rouler autrement. Il est grand temps de tirer le frein à main… Sur le principe, je suis séduite par la voiture électrique, mais le manque d’autonomie est un vrai problème. La peur de me retrouver coincée sur le bord de la route sans énergie m’empêche d’acheter une voiture comme la e-Golf. Aujourd’hui, il faut au minimum offrir 400 km d’autonomie. Et il est urgent de travailler au développement d’un réseau étendu de bornes de recharge. La GTE répond partiellement à mes attentes. Mais pour cette variante hybride rechargeable également, il faut absolument augmenter l’autonomie en mode électrique. Honnêtement, je n’avais jamais envisagé de rouler au gaz naturel même si ce carburant est moins polluant que l’essence et le diesel, et qu’il n’y a aucun problème d’autonomie. Donc pourquoi pas ? À la condition toutefois de savoir qu’il existe une station CNG près de chez moi. Lors du débriefing de cette journée, j’ai été agréablement surprise par les commentaires positifs de la plupart des essayeurs, qui ont apprécié la conduite du modèle CNG et de la version électrique.”

Le client est roi et a droit à tous les choix
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Rik Maene (Bruges) était particulièrement ravi de l’initiative du Vif Extra et de VW. “Si vous avez encore besoin à l’avenir de volontaires pour un test, vous pouvez m’appeler.” Les jugements de Rik sont précis et étayés. “L’époque où tout le monde achetait un 1.9 Diesel est révolue. Aujourd’hui, ce qui compte, c’est de choisir une voiture respectueuse de l’environnement en fonction de l’usage quotidien que l’on en fait. On peut ainsi économiser quelques milliers d’euros avec une voiture plus petite et moins puissante. En reprenant les cinq motorisations, c’est la e-Golf qui offre de loin le plus d’agrément. Surtout qu’elle incite à conduire calmement et ne fait pas de bruit. Une bénédiction. Dommage cependant que ce plaisir de conduire soit aussi bref. L’autonomie est trop faible. La GTE résout ce problème. C’est aussi le cas pour la Golf TGI. Rouler au gaz naturel, c’est une bonne solution à la condition d’habiter pas très loin d’une station où l’on peut faire le plein de gaz naturel. En Wallonie, c’est un problème. Même si j’ai toujours eu des voitures à essence ou diesel, je suis désormais en faveur des autres types de motorisation.”

Patrick Thienpondt (Nieuport) est un ardent défenseur de l’électromobilité : “Les voitures fonctionnant avec un carburant fossile appartiennent au passé. Malheureusement, les voitures électriques ou hybrides rechargeables ne s’adressent pas à tout le monde en raison de leur autonomie limitée, de l’absence d’un bon réseau de bornes de recharge et de leur prix trop élevé. J’espère que cela changera rapidement et que je pourrai réaliser mon rêve de rouler en voiture électrique. La e-Golf et la GTE m’ont très agréablement surpris. J’aime la nature et je veux apporter ma pierre à l’édifice pour améliorer la qualité de l’air et préserver l’environnement. Utiliser davantage les transports en commun n’est pas une solution pour des raisons pratiques. Je plaide aussi pour que les autoroutes soient moins surchargées en imposant aux entreprises de transport d’utiliser davantage les voies fluviales. Cela suppose une politique de mobilité au niveau européen qui fasse table rase de la législation totalement dépassée en vigueur dans les états-membres. Et de ma manche, je peux sans problème sortir vingt propositions qui permettraient directement d’aller dans ce sens.”

Jean-Marc Ponteville (VW -D’Ieteren) : “Tout dépend du profil du client”

Grâce à la vaste offre de modèles et de motorisations, les candidats acheteurs ont l’opportunité d’envisager plusieurs possibilités. Le revers de la médaille, c’est qu’il est devenu difficile de s’y retrouver. Comment les vendeurs automobiles gèrent-ils cette diversité de motorisations ? Nous avons posé la question à Jean-Marc Ponteville, porte-paroles de VW : “Tout dépend du profil du candidat acheteur. Quelle somme désire-t-il ou peut-il consacrer à cette nouvelle voiture ? Quel est son statut ? Est-il salarié, cadre disposant d’une voiture de société ou indépendant qui immatricule la voiture au nom d’une société ? Combien de personnes composent son ménage ? Fait-il beaucoup de kilomètres ? Utilise-t-il cette voiture pour se rendre au travail, pour les excursions du week-end et les voyages à l’étranger, ou seulement pour aller faire ses courses ? Ce qu’il faut, c’est apporter la réponse la plus honnête possible à toutes ces questions et dresser un profil précis. De cette manière, vous pouvez déjà exclure toute une série de modèles et de motorisations, ce qui simplifie le choix final. Ensuite, vous recherchez en compagnie du client un modèle et une motorisation qui lui conviennent. Dès cet instant, le vendeur doit soupeser chacun de ses mots. Parfois, le cerveau du client dit ‘oui’ et son coeur dit ‘non’. Ou le contraire. Les hommes et les femmes ont aussi des attentes différentes. Cette voiture doit-elle posséder une puissance d’un tel niveau ou les systèmes d’assistance les plus récents ? Ou doit-elle avant tout être sûre, économique, pratique et facile à entretenir ? Pour certains, la voiture est un symbole de statut. Pour d’autres, c’est juste un objet usuel qui ne bénéficie pas d’une place privilégiée dans le budget total de la famille. Un bon vendeur ressent rapidement où se situent les priorités et en tient compte. Mais au final, c’est le client qui a le dernier mot.”

Le nombre de visites chez le distributeur a connu une baisse spectaculaire. Le concessionnaire n’a donc plus qu’une seule chance de convaincre le candidat acheteur.

Jean-Marc Ponteville : “C’est la réalité. Nous constatons que la plupart des candidats acheteurs se sont largement informés via Internet sur les diverses possibilités. La visite au concessionnaire constitue la dernière étape d’un long processus préparatoire et se conclut par la signature d’un contrat de vente ou pas. Notre expérience nous montre que leurs connaissances sur les motorisations de substitution sont souvent unilatérales et pas toujours très actualisées. Et je peux le comprendre : nous sommes dans une période de transition où pour la première fois les moteurs Diesel ou à essence doivent composer avec une vraie concurrence, celle des motorisations de substitution plus respectueuses de l’environnement mais hélas aussi plus chères. Il est extrêmement compliqué de s’y retrouver ! La technologie évolue tellement vite que ce qui est à la pointe aujourd’hui peut être déjà dépassé demain. Comparez cela à l’évolution du téléphone mobile.”

“Aujourd’hui, la voiture électrique est relativement chère en raison du coût élevé de la batterie, qui constitue 50% du prix de la voiture électrique. Mais sera-ce encore le cas dans 2 ou 3 ans ? La technologie des batteries évolue très rapidement. Les batteries sont de plus en plus compactes, légères et performantes. Et leur prix baisse car la demande grimpe en flèche et les coûts de développement et de production peuvent être amortis sur un bien plus grand nombre de batteries. La différence de prix entre une voiture dotée d’une moteur thermique conventionnel et une autre disposant d’une motorisation de substitution va disparaître relativement vite. À cela, il faut ajouter le fait que nous ne savons pas comment va évoluer la fiscalité automobile. Tous les constructeurs attendent désespérément de voir apparaître une vision à long terme des autorités politiques et l’arrivée de politiques concrètes dans le domaine de l’électromobilité. Aujourd’hui, ces politiques changent sans cesse et varient selon les pays. Et chez nous parfois d’une région à l’autre. La seule bonne réponse possible, c’est une harmonisation à l’échelle mondiale.”

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