La chanson de Renart

Joann Sfar s’intéresse depuis longtemps à la littérature jeunesse avec un point de vue particulier: la transversalité générationnelle du récit. Il prône un retour aux histoires épiques pré-Disney, celles qui font peur, qui sont violentes et non édulcorées et dans lesquelles le lecteur de tout âge trouve son compte. Son Petit vampire en était une belle illustration. Il s’attaque à présent à un fondamental de la littérature du Moyen Age: Le roman de Renart. L’auteur, dans la postface, explique qu’il aime cet anti-héros vil et menteur, prêt à dévorer le fils de son ami souffre-douleur Ysengrin parce qu’il a faim. A tel point que seigneurs et peuple, n’en pouvant plus, décident d’unir leurs forces pour tuer le goupil. Le voici donc plongé dans les tréfonds de la terre, où il tombe sur la Mort qui se prépare à anéantir l’humanité. ” Il fera un peu plus calme “, pense-t-elle… Ou quand Sfar, fidèle à lui-même, conjugue de manière jouissive philosophie, récit épique… et même féminisme.
Joann Sfar, La chanson de Renart T. 1: Le seigneur des entourloupes, Gallimard. 55 pages, 16 euros.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici