Kaspersky se relocalise en Suisse

Accusé d’espionnage et de vol de données sensibles, le spécialiste russe de la cybersécurité a choisi de déménager une partie de ses activités en Suisse et de faire appel à une société de contrôle indépendante.

Kaspersky Lab était censé représenter la réussite économique à la russe. Fournisseur de logiciels antivirus équipant 400 millions d’ordinateurs dans le monde, le groupe, qui emploie 4.000 employés, présente en effet un remarquable chiffre d’affaires de 700 millions de dollars. Mais voilà, depuis que la très discrète National Security Agency (NSA) américaine l’a accusé d’avoir ” récupéré ” au profit du Kremlin des cyber-armes qu’une de ses branches avait mises au point, les choses se gâtent pour la société créée en 1997 par Evgueni Kasperski, diplômé, entre autres, de l’école de cryptographie du KGB. En septembre 2017, l’administration Trump, rapidement suivie par le Royaume-Uni, a exigé que toutes les agences fédérales et administrations publiques cessent d’utiliser les logiciels antivirus russes par crainte qu’ils soient des armes aux mains du Kremlin. La semaine dernière, les Pays-Bas ont pris la même décision.

Il y a donc le feu au lac russe. Pour éviter que l’incendie ne se propage à d’autres pays clients, Kaspersky Lab vient d’annoncer le déménagement d’une partie de ses infrastructures de Moscou à Zurich. Dans les prochains mois, il va relocaliser en Suisse l’assemblage de ses logiciels et la gestion de ses bases de données sur les virus. Un data center y sera aussi déployé afin de stocker les données confidentielles envoyées par les ordinateurs dotés de ses protections. Ainsi, les données des utilisateurs de certaines zones géographiques comme l’Europe, les Etats-Unis, le Canada, mais aussi Singapour, l’Australie, le Japon et la Corée du Sud seront désormais stockées et analysées en Suisse. Enfin, Kaspersky Lab annonce aussi soutenir la création d’une structure de supervision indépendante helvétique destinée à contrôler ses produits et ses employés.