“L’écologie relie des entreprises qui n’avaient a priori pas grand-chose en commun”

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Dans le cadre de l’appel à candidature des Trends Impact Awards qui mettent à l’honneur des sociétés engagées, entre autres dans le secteur de l’écologie, nous nous sommes entretenus avec Véronique Graff, la directrice générale du pôle Greenwin. Le pôle de compétitivité wallon se consacre à la transition industrielle et environnementale des entreprises et se concentre les technologies environnementales.

Fin octobre, les Trends Impact Awards récompenseront les PME et les grandes entreprises qui ont un impact durable sur leur environnement. Des prix seront remis dans huit catégories – économie, économie circulaire, résilience, bien-être… –  tandis qu’un Global Impact Award sera attribué au projet le plus complet. Les candidatures sont ouvertes.  Plus d’informations ICI.

Comment Greenwin aborde la notion d’écologie pour les entreprises ?

C’est effectivement toujours bien de commencer par une définition. L’écologie c’est la connaissance de notre environnement. Pour Greenwin, nous avons intégré cette dimension de la connaissance environnementale sous l’angle de l’impact environnemental des technologies. A travers les projets d’innovation collaboratifs que l’on porte, nous allons intégrer aux notions de création d’emploi ou de valeur ajoutée, une analyse du cycle de vie du produit ou des procédés technologiques afin de mesurer l’impact environnemental de ces décisions.

Est-ce que le concept d’écologie a évolué au sein des entreprises ?

Je dirais qu’il a évolué en partie. D’un point de vue pragmatique, l’écologie est une préoccupation pour de nombreuses entreprises depuis déjà quelques années. Par exemple, les entreprises qui doivent extraire des minéraux et matières premières s’intéressent depuis longtemps à l’environnement et à la géologie des sols. Par contre, l’impact environnemental de leurs activités est une notion beaucoup plus récente qui commence seulement à les intéresser.

Comment l’expliquer ?

Principalement parce que les règles du jeu ont changé. D’un point de vue financier, il y a des incitants qui obligent les entreprises à y prêter attention. Par exemple, les critères “ESG”, qui désignent les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, constituent généralement les trois piliers de l’analyse extra-financière. Il y a également les quotas de CO2 qui peuvent s’inscrire comme des coûts (en tant qu’externalité) dans le bilan des entreprises. Selon moi, c’est principalement ces règles qui font que la conscience environnementale des entreprises est plus grande.

Il existe également des entrepreneurs qui ont envie d’avoir un impact positif ?

Oui, ce sont les intrapreneurs. Ils ont vraiment la volonté à travers leurs entreprises d’avoir un impact positif sur l’environnement. J’en côtoie beaucoup chez Greenwin d’ailleurs. Nous observons un effet générationnel d’ailleurs.

L’écologie est-il un concept qui rassemble ou divise les entreprises ?

Cela doit rassembler, ça n’a pas de sens de faire de l’écologie tout seul. L’écologie relie en fait des entreprises qui n’avaient a priori pas grand-chose en commun. En rassemblant les entreprises, cela permet d’obtenir une réponse globale et des impacts concrets. Nous avons par exemple un projet d’électrification de l’industrie wallonne, qui implique de collaborer avec des entreprises issues du secteur de l’énergie, des hautes technologies et avec celles qui développent l’hydrogène. Cela signifie que vous travaillez aussi bien avec des cimentiers, des chaufourniers, des ingénieurs, mais aussi des centres de recherche.

Les entreprises dont l’activité est extrêmement polluante sont-elles légitimes pour parler d’écologie ?

Je dirais que c’est surtout une question d’intention. Il existe des entreprises qui ont une conscience morale même si leurs activités ont un impact négatif sur l’environnement. Cela ne les empêche pas de chercher des solutions. Je dirais qu’elles sont légitimes en fonction de leur intention.

Est-ce que les innovations peuvent répondre à l’enjeu de l’écologie ?

Je pense que l’innovation globale est une réponse à l’écologie. Par contre, l’innovation technologique n’est qu’une partie de la réponse, elle ne va pas tout régler. C’est principalement les modèles économiques qui doivent évoluer. Le but ultime est de stimuler la création de chaînes de valeurs complètes, de générer de nouvelles filières industrielles durables, écoresponsables et non délocalisables et de contribuer à créer et maintenir des emplois durables.

Est-ce que certains secteurs ou entreprises pourraient disparaitre si un nouveau modèle économique était mis en place ?

Je parlerais plutôt d’évolution. Si les entreprises prennent en compte le concept d’écologie et ce que cela implique, elles évolueront. Celles qui le laissent de côté pourraient disparaitre car les ressources ne sont pas illimitées.

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