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Comment booster la mobilité des travailleurs entre Wallonie et Flandre

Si la Wallonie et Bruxelles souffrent d’un fort taux de chômage, la Flandre, elle, manque de main d’oeuvre. Trop peu d’infrastructures existent pour favoriser les francophones à aller travailler en Flandre.

C’est un pur hasard de calendrier mais cela n’est pas passé inaperçu. Alors qu’au Fédéral, la démission d’Yves Leterme faisait les choux gras des médias, les trois Régions avançaient de leur côté et notamment sur le problème de l’emploi. Et c’est tant mieux.

Vous vous souvenez sans doute qu’en octobre 2007, le ministre-Président de la Région flamande, Kris Peeters, avait déclaré qu’il avait 50.000 emplois à proposer et que malheureusement, il ne trouvait pas preneur.

L’équation est donc simple: d’un côté, la Flandre souffre d’une pénurie de main d’oeuvre et ne peut pas la trouver dans sa Région car c’est quasi le plein emploi, et de l’autre, on constate un taux de chômage de 17% à Bruxelles et de 10% en Wallonie. Pourquoi ne pas faciliter la mobilité des travailleurs du Sud vers le Nord et rendre ainsi tout le monde heureux?

Certes, sur le papier, cette solution est simple, mais la réalité est bien plus compliquée. D’abord en raison de la méconnaissance du néerlandais des francophones, ensuite parce que l’offre de transports publics entre Régions est encore déficiente. Ce sont les obstacles qui sont les plus souvent cités pour expliquer l’absence de volonté pour aller travailler en Flandre.

Alors, concrètement, qu’est-ce qui a été décidé entre les trois Régions?

Primo, sur le plan du transport. Les Tec et De Lijn exploitent déjà 65 lignes interrégionales. Mais ce n’est pas assez, et c’est pourquoi les ministres wallons et flamands de la Mobilité prévoient des lignes supplémentaires de bus sur dix points sensibles proches de la frontière linguistique.

Quant aux Bruxellois, des taxis collectifs vont leur permettre de se rendre à Zaventem à des heures très tardives ou très matinales, le surcoût étant assumé par la Région de Bruxelles.

Secundo, sur le plan de l’emploi. Une réserve mobile de 9000 demandeurs d’emplois francophones va être mise en place. Ceux-ci vont bénéficier d’un suivi très poussé ainsi que de cours intensifs en néerlandais.

Evidemment, il faut espérer que ces deux mesures seront de nature à lever les obstacles à la mobilité entre les Régions. En tout cas, c’est une bonne nouvelle et cela démontre qu’en Belgique, le bon sens peut aussi prévaloir sur les disputes linguistiques.

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