Choix défensif

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Malgré la limitation de production convenue entre la plupart des pays membres de l’OPEP et la Russie, le cours du baril de pétrole brut reste enfermé dans une tendance baissière depuis plusieurs semaines. Le retour à l’équilibre et la réduction des stocks prennent plus de temps que ne le prévoyait le marché initialement. Et cela a pesé sur le cours de l’action d’Exxon Mobil, le plus grand groupe énergétique coté en Bourse au monde. Exxon dispose d’une importante division Upstream, active à la fois dans la production conventionnelle de pétrole et de gaz, le gaz de schiste et le gaz naturel liquide (GNL). Côté Downstream, le groupe, propriétaire de plus de vingt raffineries, transforme chaque jour près de 5 millions de barils en produits dérivés. En outre, sa filiale ExxonMobil Chemical est une des plus grandes entreprises chimiques au monde. Malgré la faiblesse du cours du pétrole en 2016, le groupe a encore enregistré un bénéfice net de 7,8 milliards de dollars. Tenant à augmenter la rémunération des actionnaires chaque année, il a dû emprunter, et sa dette a plus que doublé sur ces trois dernières années, à 43,6 milliards de dollars. Le taux d’endettement reste néanmoins assez faible (19,2 %) par rapport au reste du secteur. La dette a déjà légèrement baissé par rapport à son pic d’après le troisième trimestre de l’an dernier (46,2 milliards de dollars), notamment après la vente d’actifs. La position de liquidités a augmenté de 3,7 à 4,9 milliards de dollars au cours du trimestre écoulé. En raison de la baisse des coûts et de la hausse des cours du pétrole et du gaz, les cash-flows se sont nettement renforcés cette année : le cash-flow libre s’établissait à 4 milliards de dollars au quatrième trimestre, largement au-dessus du niveau du dividende (3,2 milliards de dollars), et le cash-flow opérationnel a doublé à 8,2 milliards de dollars.

La division Upstream a enregistré un bénéfice de 2,25 milliards de dollars, contre une légère perte l’an dernier. Par rapport au quatrième trimestre, on note cependant un léger recul en raison d’une occupation plus faible des raffineries (maintenance). La situation devrait à nouveau s’améliorer aux deuxième et troisième trimestres. La division chimique a enregistré un bénéfice de 1,17 milliard de dollars sur fond d’augmentation de la demande de lubrifiants et de polymères. Au niveau du groupe, le bénéfice net s’est établi à un peu plus de 4 milliards de dollars, ou 0,95 dollar par action. Ces cinq dernières années, la production a fluctué entre 4,1 et 4,2 millions de barils par jour d’équivalent pétrole. Pour le reste de la décennie, on table sur 4 à 4,4 millions. Une amélioration est cependant envisageable à plus long terme, car les dépenses d’investissement seront relevées à 22 milliards de dollars cette année, contre 19 milliards l’an dernier. Au niveau du groupe, Exxon a actuellement plus de 100 projets en phase de développement.

Conclusion

Sa taille, sa diversification et son bilan robuste font d’Exxon un choix défensif au sein du secteur pétrolier. Des qualités qui ne font cependant pas le poids face à la valorisation plus faible et au rendement plus élevé de ses concurrents européens comme Royal Dutch Shell et Total, nos ” majors ” favorites.

Conseil : conserver/attendre

Risque : faible

Rating : 2A

Paru sur initiedelabourse.be le 10 juillet

Le taux d’endettement du groupe reste faible, à 19,2 %.

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