Prêter, ça peut rapporter (très) gros

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Les banques peuvent se financer, auprès de la BCE, à du 1,5 % seulement, selon une procédure simplifiée. Ou à 1,25 % en rémunérant les comptes d’épargne. D’un autre côté, elles prêtent pour le moment à du 4,5 % minimum aux particuliers…

Trends-Tendances consacre un dossier de couverture à la question du crédit, à lire ici.

L’argent n’a jamais été aussi bon marché… pour les banques ! Il leur est en effet possible aujourd’hui de se financer, auprès de la Banque centrale européenne, à du 1,5 % seulement, selon une procédure simplifiée. Ou à 1,25 % en rémunérant les comptes d’épargne. D’un autre côté, elles prêtent pour le moment à du 4,5 % minimum aux particuliers… et bien souvent à un taux supérieur pour les PME (en particulier les crédits de caisse).

Ces marges sont d’autant plus intéressantes que le taux de défaut est faible, selon Jean-Pierre Di Bartolomeo, président du comité de direction de la Sowalfin (Société wallonne de financement et de garantie des petites et moyennes entreprises) : en moyenne, de l’ordre de 0,5 % au cours des trois dernières années sur le portefeuille de crédits bancaires. Dans ces conditions, indique-t-il, “je ne comprendrais pas que les banques allouent l’épargne collectée en Belgique à d’autres activités beaucoup plus risquées – notamment à l’étranger – que le crédit aux PME belges”.

A son sens, une marge de 1,5 % permet de dégager, après déduction d’une prime moyenne de risque de 0,5 % et des frais administratifs (de l’ordre de 0,5 % eux aussi), une marge nette de 0,5 % donnant un rendement sur fonds propres de plus ou moins 6 % avec les exigences actuelles de solvabilité.

En comparaison avec les marges pratiquées dans d’autres pays européens, cette rentabilité sur fonds propres est faible pour les banques belges et peut expliquer en partie pourquoi elles ont été tentées au cours des dernières années d’investir une partie de l’importante épargne collectée en Belgique dans des produits à rentabilité plus forte mais présentant un risque et une volatilité plus élevés.

Cela fait dire à Jean-Pierre Di Bartolomeo que “le banquier doit rester le principal fournisseur de crédits aux PME. A cet effet, il faut que cette activité de crédit reste rentable, de manière à ce que les banques continuent à financer la croissance de l’économie.”

S.B. et R.v.A.

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