Les places boursières toujours sous pression

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Les inquiétudes sur la croissance mondiale et le secteur bancaire ont de nouveau secoué les places financières mardi, notamment celle de Tokyo qui a chuté de 5,40% et les bourses européennes, même si New York semblait se stabiliser.

Après un sursaut éphémère à l’ouverture pour les principales Bourses européennes, la morosité a vite repris ses droits et la plupart ont accentué leurs pertes à la mi-journée et ont terminé en forte baisse.

Paris a perdu 1,69%, Francfort 1,11%, Madrid 2,39%, Milan 3,21% et Londres 0,88%. Bruxelles a terminé la séance sur un repli de 0,73%.

De son côté, la Bourse de New York essayait de se stabiliser, peu après une ouverture en baisse.

La journée avait débuté par la dégringolade de la Bourse de Tokyo de 5,40% à la clôture, à la suite des fortes chutes des marchés européens et américains lundi. Les investisseurs nippons ont cherché refuge dans le yen, en nette hausse, l’or profitant lui aussi de la quête générale de sécurité.

“La volatilité l’emporte sur la logique”, note John Plassard, chez Mirabaud Securities. “Entre informations déprimantes sur le pétrole et stress bancaire, le coeur des investisseurs balance”, observe-t-il.

“Si les investisseurs espéraient une semaine calme”, notamment en raison de la fermeture des marchés chinois pour les célébrations du Nouvel An, “le réveil a été très brutal”, remarque Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a battu en brèche mardi les espoirs d’une remontée des prix du pétrole à court terme, confirmant que le monde devrait rester submergé d’or noir face à une demande fragile.

Au-delà du pétrole, “le stress sur le secteur bancaire prend de plus en plus d’ampleur et le risque de propagation est bien présent”, prévient John Plassard, chez Mirabaud Securities.

Les valeurs bancaires ont souffert, comme la veille. Deutsche Bank a perdu 4,27% à Francfort, Intesa Sanpaolo 8,37% et Unicredit 11,79% à Milan malgré un bénéfice net en recul mais meilleur que prévu en 2015, et Société Générale 4,38% à Paris.

Le secteur “fait face à de nombreux problèmes” dont une baisse des profits, une économie mondiale qui ralentit et des taux négatifs à travers la planète, réduisant de ce fait leur capacité à améliorer leur rentabilité au moment où la réglementation leur demande de renforcer leurs fonds propres, détaille M. Hewson.

“Il est assez simple de comprendre qu’elles ne peuvent pas faire tout en même temps”, selon l’analyste.

Deutsche Bank, première banque allemande laminée en Bourse ces dernières semaines, s’est d’ailleurs vue dans l’obligation de publier un communiqué destiné à rassurer les investisseurs sur sa capacité à payer ses dettes.

Sur le marché des changes, l’euro progressait face au billet vert, à 1,1317 dollar.

Enfin, l’or, véritable baromètre de la peur du marché, était en légère hausse à 1.194 dollars l’once après avoir grimpé la veille, signe de la frilosité des investisseurs.

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