Les cinq problèmes de KBC

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L’agence de notation Moody’s a annoncé sa décision de dégrader d’un cran, de Aa3 à A1, la note à long terme de KBC banque. Liste des cinq démons contre lesquels KBC doit me battre.


Des revenus en baisse


KBC doit la hausse de ses revenus au premier semestre à ses faibles provisions de crédit. La banque enregistre peu de pertes sur les prêts qu’elle octroie. Mais la banque ne peut garder ce niveau toute l’année. En Belgique, la croissance ralentit alors que le comportement financier des entreprises n’a jamais été aussi mauvais signal Graydon. KBC avoue que le nombre de crédits à risque augmente. Du côté des rentrées, les commissions sont sous pression puisque les clients sont moins disposés à prendre des risques et que la vente des fonds d’investissement de la KBC fonctionne à moindre régime.

Irlande nécessite de plus grandes provisions de crédit.

Le principal problème de la KBC est sa banque irlandaise, KBC Bank Ireland. Elle supporte plus de 16.9 milliards d’euros de crédit, ce qui représente 10% des crédits du groupe. 50 % des hypothèques irlandaises sont dans les mains de banques étrangères. KBC est avec la RABO Bank, Lloyds en RBS l’un des plus grands acteurs. Le nombre de crédits à risque de KBC Bank Ireland a augmenté durant le second trimestre à 13,2 %. Et entre-temps sa valeur est en baisse constante.

La Hongrie sera-t-elle la prochaine Irlande ?

Un autre pays problématique pour la KBC est la Hongrie. Ce pays est très endetté et son gouvernement fait tout pour la Hongrie ne devienne pas la Grèce de l’Europe de l’Est. Pour cette raison elle a pris de nombreuses mesures anticrises, comme l’introduction d’une taxe bancaire qui coûte 62 millions par an à KBC. Mais fondamentalement l’économie de la Hongrie reste faible. KBC y possède un portefeuille de crédit relativement important de 6.4 milliards d’euros.

Son programme de cessions d’actifs à la traîne

Dans une première phase, les actifs s’écoulèrent facilement, mais cette année le programme de cessions progresse à peine. Centea a bien été cédée au Crédit Agricole, mais cette opération est en réalité plutôt une déception puisque l’intention initiale était de vendre l’assureur Fidea en même temps que Centea. La vente de KBL, filiale private banking de KBC fut un vrai flop. Le morceau qui devait rapporter le plus – l’entrée en bourse de CSOB (Tchéquie) et K&H Bank (Hongrie) a même été annulé.

La dilution menace

Comme son programme de cessions d’actifs est à la traîne, il n’y a pas d’argent frais qui rentre dans les caisses de la KBC. Et cela vient alourdir l’addition. Le groupe aimerait beaucoup s’acquitter d’une partie de sa dette contractée envers les autorités. Si le groupe KBC rembourse 3.5 milliards avec de intérêts de 15 et 50 % aux autorités fédérales et flamandes, il devra mettre 9.3 milliards sur la table. Quoiqu’il se passe, la KBC n’a pour l’instant pas les moyens de rembourser à la fois les autorités publiques belges tout en atteignant le ratio de solvabilité. Voilà pourquoi une recapitalisation semble nécessaire. Les analystes partent du constat que KBC devra récolter 2 milliards d’euros.

Patrick Claerhout

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