L’anxiété revient en force sur les marchés

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Le début de semaine avait été un peu plus clément sur les marchés, mais mercredi l’anxiété revenait en force, avec de sévères reculs sur les places européennes et une ouverture qui s’annonçait négative aussi à Wall Street.

L’accélération meurtrière du virus aux États-Unis, qui compte désormais plus de victimes qu’en Chine et où le président Donald Trump a demandé à ses concitoyens de se préparer à des semaines “très très douloureuses” pesaient fortement.

Vers 13H45 (11H45 GMT), Paris perdait 4,12%, Francfort 3,49% et Londres 3,43%. Milan reculait également de 1,81% et Madrid de 2,27%.

Et Wall Street s’apprêtait aussi à céder à l’inquiétude. Le contrat à terme sur l’indice vedette Dow Jones Industrial Average reculait de 3,25%, l’indice élargi S&P 500 de 3,22% et celui du Nasdaq, à forte coloration technologique, de 2,64%.

“Ce qui s’est passé hier en particulier, avec un effet de transmission en Europe aujourd’hui, c’est la +conversion+ de l’administration américaine à des mesures de confinement dures” alors “qu’une partie des opérateurs de marché comptaient sur une approche plus hésitante sur la gestion de l’épidémie avec moins de contraction intense de l’activité économique qu’en Asie et en Europe”, analyse auprès de l’AFP Gilles Moëc, chef économiste du groupe Axa.

“Les Bourses mondiales ont bouclé un trimestre noir, l’un des pires de l’Histoire” et “le passage de témoin entre le premier trimestre et le deuxième s’annonce délicat après les propos sombres de Donald Trump sur la situation à attendre dans les deux prochaines semaines aux États-Unis”, souligne également Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

– L’emploi américain surveillé comme le lait sur le feu –

Le pétrole qui avait repris un peu son souffle mardi, repartait lui aussi en baisse, déprimé de nouveau par le double impact de la pandémie de coronavirus qui fait chuter la demande mondiale d’or noir et la guerre des prix que se livrent l’Arabie saoudite et la Russie.

Le marché de la dette en revanche ne se départait toujours pas de son calme, comme ces derniers jours, largement abreuvé par la générosité des banques centrales.

“Il est important de souligner qu’une grosse partie du marché obligataire est en train de revenir à la normale”, à commencer par les emprunts d’Etat, observe Benjamin Melman, directeur des Gestions de Edmond de Rothschild Asset Management. Sur ce terrain, “les banques centrales ont repris le contrôle”.

Côté changes, l’euro continuait à faiblir face au billet vert.

Les indicateurs du jour qui intègrent désormais les effets désastreux de la pandémie alourdissaient un peu plus l’ambiance.

Pour l’automobile, la chute historique de plus de 70% du marché français et l’effondrement des ventes au Japon donnaient déjà le ton.

Plus tard dans la journée, les chiffres des créations d’emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis en mars (enquête ADP) devraient être particulièrement suivis.

“Nous n’allons pas réussir à arrêter la récession, en revanche on peut créer les conditions pour un redémarrage correct aux 3e et 4e trimestres”, analyse M. Moëc.

“Ce qui est absolument central, c’est qu’il ne faut pas qu’il y ait de vagues de défauts d’entreprises”, poursuit-il. Aux Etats-Unis, “il faut aller très très vite et je pense que c’est ça aussi qui explique l’attentisme du marché: nous avons eu les paquets (monétaires et budgétaires), nous savons ce qui est prévu, maintenant il s’agit d’être sûrs que ça va aller vers les publics concernés”, en particulier aux Etats-Unis où “il faut inventer un peu les choses de zéro” en matière de déploiement de l’aide publique.

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