La banque californienne Pacific Western (PacWest) pourrait être la prochaine à tomber

Pierre-Henri Thomas
Pierre-Henri Thomas Journaliste

La banque californienne Pacific Western (PacWest) pourrait être la prochaine à tomber, après les chutes de Silicon Valley Bank, Signature et, la semaine dernière, First Republic.

Hier mercredi, dans les échanges après bourse, le cours de bourse de la banque a dévissé de près de 50%, après l’annonce par Bloomberg que l’institution envisageait « toutes les options », dont des ventes d’actifs voire  un adossement à une autre banque pour résoudre ses problèmes. « Récemment, la société a été approchée par plusieurs partenaires et investisseurs potentiels – des discussions sont en cours », a avoué PacWest dans un communiqué. « La société continuera d’évaluer toutes les options pour maximiser la valeur actionnariale ».

Des similitudes avec SVB

PacWest, basé à Beverly Hills, revendique un bilan d’une bonne quarantaine de milliards de dollars. La banque est donc bien plus petite que Silicon Valley Bank (SVB) ou First Republic, qui faisaient cinq à six fois sa taille. Cependant, elle fait songer à SVB, la première banque américaine à s’effondrer, le 10 mars dernier, sur plusieurs points. Elle a une clientèle d’entreprises technologiques ; elle a un portefeuille d’obligations qui a subi une importante perte (pour l’instant virtuelle) avec la remontée des taux et un quart de ses dépôts est « non assuré », ce qui veut dire que ce sont des dépôts importants, de plus de 250.000 dollars. Or, au-delà de ce montant, les dépôts ne sont plus assurés par la FDIC, l’institution fédérale de garantie. Et donc, les déposants sont bien plus prompts à retirer leur argent à la moindre rumeur.

Problème de financement, de crédits…

Ce qu’ils ont fait. Au cours des trois premiers mois de l’année, PacWest a perdu plus de 5 milliards de dollars de dépôts. La banque  avait déjà dû bénéficier de l’injection de 1,4 milliard de dollars de liquidités auprès du groupe Atlas en mars, après les remous causés par la faillite de SVB, pour combler les trous. Mais elle assure que depuis, elle en a regagné 1 milliard et mercredi, elle affirme aujourd’hui avoir encore une base de dépôt de 28 milliards de dollars.

Le problème de PacWest n’est pas seulement la volatilité de ses dépôts. Il est aussi dans ses autres sources de financement. La banque, pour diversifier celles-ci, a fait appel à du crédit à court terme et la hausse des taux ne l’arrange pas. Elle paie désormais un intérêt de 5,3% sur près de 12 milliards de dollars d’emprunt. Le problème est aussi dans la nature des crédits qu’elle a octroyés. Plus de 75% de ceux-ci sont des crédits immobiliers, or, aux Etats-Unis, le secteur est sous tension depuis la hausse des taux qui fragilise une partie des investisseurs et des propriétaires qui n’ont pas encore remboursé leur crédit. PacWest a affiché une perte de 1,2 milliard au premier trimestre. Et la hausse, hier mercredi, de 0,25% des taux de la Réserve Fédérale, qui atteignent désormais les 5%, n’arrange pas la situation.

Et pour couronner le tout, PacWest n’est pas le seul domino à tanguer. Mercredi, les actions de Western Alliance et de Valley National Bancorp chutaient de près de 30%.

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