Dexia : l’Europe confirme les garanties mais exprime ses doutes

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La Commission européenne a dit « oui » aux garanties d’Etat temporaires accordées au groupe Dexia par la Belgique, la France et le Luxembourg… tout en formulant « des doutes » sur leur compatibilité avec les règles du marché intérieur

La Commission européenne a donné mercredi son accord aux garanties d’Etat temporaires apportées par la Belgique, la France et le Luxembourg à la structure résiduelle Dexia SA et sa filiale française Dexia Crédit Local (DCL).

Ces garanties, d’un montant en principal de maximum 45 milliards d’euros, visent à couvrir les besoins de refinancement du groupe pour une période de trois ans. Les trois pays s’engagent en échange à soumettre dans les trois mois un plan de restructuration du groupe, voire de liquidation si sa viabilité ne pouvait être garantie.

Ce mécanisme de garantie est jugé nécessaire « pour la stabilité financière des Etats membres concernés, eu égard à l’importance systémique de Dexia SA », justifie mercredi l’exécutif européen, tout en formulant « des doutes » sur sa compatibilité avec les règles du marché intérieur. « En particulier car cette nouvelle aide intervient en supplément des aides déjà approuvées dans le cadre du plan de restructuration autorisé par la Commission le 26 février 2010 », précise-t-elle.

Suite au premier naufrage du groupe franco-belge à l’automne 2008, la Belgique, la France et le Luxembourg avaient en effet décidé de le recapitaliser à hauteur de 6 milliards d’euros, et de lui apporter leur garantie pour quelque 135 milliards. L’exécutif européen avait approuvé ce premier plan en échange d’un programme de restructuration à l’horizon 2014 visant à réduire l’effet de levier au sein de Dexia ainsi que son portefeuille d’actifs non stratégiques.

« Cependant, la banque a pris du retard dans l’application de ce plan et le déséquilibre de ses sources de financement s’est à nouveau aggravé depuis l’été dernier », pointe encore mercredi la Commission.

Le second naufrage du groupe, survenu fin septembre 2011, a entraîné le rachat et la nationalisation à 100 % de Dexia Banque Belgique par l’Etat belge pour un montant de 4 milliards d’euros, et l’octroi par la Belgique, la France et le Luxembourg de nouvelles garanties au bénéfice de la banque résiduelle pour 45 milliards. Celles-ci sont supportées respectivement à hauteur de 60,5 %, 36,5 % et 3 % par les trois pays.

Trends.be, avec Belga

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