Bitcoin Challenge: J’élève désormais des crypto-chatons… Mignons, mais rentables ?

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Je tente une nouvelle diversification de mes sources de revenus et me procure mes premiers cryptokitties. J’espère les revendre bientôt avec une belle plus-value.

Ils sont colorés, mignons et… parfaitement inutiles. Ce sont les cryptokitties. Ces petits chats numériques connaissent un succès grandissant sur la planète crypto. En décembre dernier, les échanges de chatons virtuels étaient tellement nombreux qu’ils ont ralenti le réseau Ethereum, l’un des protocoles les plus importants après celui du bitcoin.

Le phénomène cryptokitties attire aussi les investisseurs. La plateforme vient de lever 12 millions de dollars auprès de fonds d’investissement prestigieux, comme Andreessen Horowitz (investisseur historique dans Facebook) et Union Square (Twitter). Ces deux fonds s’intéressent particulièrement aux cryptomonnaies, puisqu’ils ont également investi dans Coinbase, l’une des plateformes d’échange les plus populaires.

Les cryptokitties sont d’adorables petits chatons aux caractéristiques physiques variées. On peut les acheter, les reproduire entre eux et les revendre. Cela me donne une idée. Et si je me lançais dans l’élevage de crypto-chatons ? Je m’inscris sur le site et l’alimente en ether (ETH), la monnaie virtuelle qui sert d’unique moyen de paiement pour ces curieux animaux de compagnie rappelant les Tamagoshi.

Première naissance

Ma première boule de poils, que je baptise CryptoQueen (voir photo), me coûte à peine 0,0026 ETH (1,5 euro environ). Je décide de lui apporter un peu de compagnie et achète CryptoKing, un élégant chat roux portant une moustache à la Salvatore Dali, à peu près au même prix. Je ne perds pas de temps et les invite à se rapprocher tendrement. Quelques minutes plus tard, CryptoBaby voit le jour. A ma grande surprise, ce dernier porte d’improbables cornes de cerf.

Je me suis déjà attaché à cette petite famille et décide de conserver ce charmant trio. Je fais rapidement l’acquisition d’un nouveau couple, qui donne naissance peu de temps après à un nouveau chaton. Cruel, je le mets immédiatement en vente au prix de 0,01 ETH : une affaire pour les vrais amateurs ! Au cours des 24 prochaines heures, ce prix de vente initial va dégringoler jusqu’à atteindre le plancher que j’ai fixé à 0,003 ETH, soit le prix d’achat de mes premiers chatons.

Si je parviens à le vendre (au plus haut, j’espère), j’aurai donc fait une petite plus-value. Si je multiplie les croisements, je vais vite devenir riche, me direz-vous ! Pas si vite… Chaque opération est évidemment grevée de frais de transaction, dont une partie va directement dans les poches de la plateforme cryptokitties.io. Pour un achat à 0,003 ETH, je dois ajouter 0,0004 ETH de frais (+14 % !). Pour mettre un chaton en vente, je débourse l’équivalent de 0,35 euros. Pour un accouplement, je suis obligé d’investir 3,7 euros !

Des chatons virtuels à 100.000 dollars ?

J’interroge un de mes contacts, Anis Haboubi, sur les possibilités de gagner sa vie en tant qu’éleveur de cryptokitties. “Certains ont multiplié leur mise de départ par 25, m’explique ce consultant spécialisé dans la blockchain. Tout dépend des attributs des chats. Il faut savoir se positionner et comprendre les règles. Mais c’est aussi une expérience ludique, qui permet de mieux comprendre le fonctionnement de la blockchain.” Anis m’oriente vers un site reprenant l’historique des échanges de cryptokitties. Le 7 décembre 2017, un chaton s’est échangé pour 253 ETH, ce qui équivalait ce jour-là à… 110.000 dollars !

J’ai du mal à y croire. Mais je me sens rapidement happé par le démon du jeu. J’achète quelques chatons supplémentaires. J’en garde certains, j’en revends d’autres, j’agrandis quelques familles, je m’amuse à leur trouver des noms improbables dans l’espoir d’attirer l’attention d’éventuels acheteurs.

Rendez-vous la semaine prochaine pour vérifier si ces opérations m’apporteront quelques rentrées supplémentaires. J’en ai bien besoin.

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