Au loin

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Au 19e siècle, Håkan, jeune paysan suédois, quitte une terre de plus en plus infertile pour tenter sa chance avec son frère en Amérique. Malheureusement, le jeune adolescent se retrouve séparé de son frère Linus lors de sa traversée transatlantique et se retrouve à San Francisco. Une immersion brutale dans le nouveau continent. Il se met en tête de rejoindre son aîné qu’il croit à New York.

Il doit, pour ce faire, parcourir des terres vierges et hostiles. Son périple sera fait de rencontres avec des pionniers grisés par la ruée vers l’or, une tenancière de saloon mystérieuse, de nouveaux gourous religieux, un naturaliste éclairé, des shérifs et des indiens. En quelque sorte, Håkan – dont personne ne parvient à prononcer le nom – aligne les archétypes d’une Amérique encore inconquise, tous ces aventuriers attirés par l’eldorado promis. Mais dans cette nature hautement hostile, du désert salé qui boursoufle les peaux et les chairs à la plaine boueuse où la pluie coupe les hommes en deux, la violence semble souvent le seul moyen de s’en sortir.

Finaliste du Prix Pulitzer 2018 avec Au loin, Hernan Diaz, parfois systématique dans la succession de rencontres mais profond dans les échanges entre personnages, transforme le Grand Ouest en un terrain d’initiation à la barbarie. Econome en dialogues, car le héros ne comprend pas l’anglais, ce roman rend hommage finalement à une nature qui deviendra le seul refuge d’un déraciné qui trouve tout sauf le rêve américain dans ce périple en enfer.

Hernan Diaz, ” Au loin “, éditions Delcourt, 334 pages, 21,50 euros.

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