Anvers comme Venise ?

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Les chiffres sont formels et basés sur plus de 30 millions de points de mesure auscultés quasi quotidiennement par Bodemdalingskaart Nederland (une institution qui suit au jour le jour l’affaissement du niveau du sol néerlandais) : Anvers, elle aussi, s’enfonce lentement. Le mouvement est maximal le long de la rive gauche ainsi que dans la zone industrielle voisine de Doel où les installations s’enfoncent de 3 à 5 millimètres par an. C’est bien plus qu’à Venise, où l’affaissement moyen est de l’ordre du millimètre par an. Tout comme dans la Cité des Doges, on a construit sur un sol trop meuble. Si à Venise il était en place, à Anvers, on l’a apporté par poldérisation. On a ainsi rehaussé des zones humides afin que les entreprises puissent travailler davantage au sec. Souvent issues de dragages, ces terres n’étaient pas de la meilleure qualité et résistent mal au poids des constructions qu’elles sont appelées à supporter. Et comme le niveau des mers s’élève suite au réchauffement climatique, les risques d’ aqua alta augmentent aussi bien à Anvers qu’à Venise. Mais là s’arrête la comparaison. Si, à Venise, le phénomène paraît inexorable, à Anvers, il n’est que temporaire. Il faut que les terres nouvellement apportées se mettent en place. Mais cela prendra quand même une centaine d’années, commente Stijn Temmerman, professeur des sciences de la terre à l’Université d’Anvers.

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