A relevé ses prévisions annuelles

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L’action du groupe belge de biopharmacie s’échange plus de 20 % sous le sommet du printemps dernier. C’est en raison d’une mauvaise nouvelle publiée le 22 mai : au cours de la dernière des quatre études de phase III (ARCH) avec le candidat médicament contre l’ostéoporose Romosozumab (appellation commerciale : Evenity), un risque accru de problèmes cardiaques est apparu. S’est ensuivi le plus net reflux journalier du cours (-18 %) depuis 1987. Une décision devait tomber le 19 juillet quant à la commercialisation d’Evenity aux États-Unis, mais UCB et son partenaire Amgen doivent à présent compléter le dossier. On ne saura qu’à l’été 2018 si le produit peut être vendu outre-Atlantique. Pour l’Europe, la demande d’approbation sera introduite autour de la fin de l’année. UCB continue de miser sur Evenity, mais la probabilité d’une approbation et le potentiel commercial du produit (précédentes estimations : entre 800 millions et 2 milliards de dollars) ont été sérieusement remis en question.

Avec Briviact, indiqué dans le traitement d’appoint des crises d’épilepsie chez les patients âgés de minimum 16 ans, Evenity forme l’un des trois pôles de croissance d’UCB. Heureusement, les trois médicaments phares dits ‘CVN’ (Cimzia, Vimpat et Neupro), dont on attend un chiffre d’affaires (CA) combiné de 3,1 milliards d’euros d’ici 2020, continuent d’évoluer positivement. Ils constituent le premier pôle de croissance du groupe. Cimzia, le médicament contre les rhumatismes et la maladie de Crohn (ventes maximales attendues de 1,5 milliard d’euros) a vu son CA des neuf premiers mois progresser de 10 %, à 1,02 milliard d’euros. Le CA de l’anti- épileptique Vimpat (CA maximal attendu de 1,2 milliard d’euros) s’est accru de 20 %, à 707 millions d’euros. Et Neupro, qui traite la maladie de Parkinson et le syndrome des membres sans repos (CA maximal attendu de 400 millions d’euros), a vu cette année ses ventes progresser de 6 %, à 230 millions. Le troisième pôle de croissance d’UCB est un groupe de onze molécules destinées à traiter des maladies neurologiques et immunologiques à un stade précoce. Bimekizumab, contre le psoriasis, a présenté des résultats solides de phase IIb en juillet.

Mais la plus grande surprise, au cours de cet exercice, est venue de l’ancien blockbuster Keppra, également un anti-épileptique. Après plusieurs années de repli, son CA s’est accru, sur les neuf premiers mois, de 13 %, à 607 millions d’euros. Briviact, mis sur le marché l’an dernier, a dégagé un CA de 57 millions d’euros (CA maximal attendu d’ici 2026 de 450 millions d’euros). Le CA total du groupe a progressé de 9 %, à 3,33 milliards d’euros. La direction d’UCB a revu à la hausse ses prévisions annuelles pour la deuxième fois, à un CA compris entre 4,4 et 4,5 milliards d’euros (initialement entre 4,25 et 4,35 milliards), un cash-flow opérationnel récurrent (REBITDA) de 1,25 à 1,35 milliard d’euros (plus tôt : 1,15 à 1,2 milliard) et un bénéfice net récurrent par action de 4,1 à 4,5 euros (auparavant : 3,7 à 4 euros).

Compte tenu des incertitudes croissantes concernant son pipeline, nous prévoyons qu’UCB assurera sa croissance à terme au travers d’une acquisition. z

Conclusion

L’objectif de cours moyen pour UCB a reculé de 80 à 67 euros après l’annonce décevante relative à Romosozumab. Ces derniers mois, le cours consolide autour de 60 euros. La valorisation est historiquement intéressante, à 15,3 fois le bénéfice escompté pour 2017 et un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel attendu de 10,2 pour 2017. D’où le relèvement de notre conseil.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.be le 27 octobre

La plus grande surprise, cette année, émane de l’ancien blockbuster Keppra.

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