Voyages d’affaires en recrudescence!

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Croyez-le ou non, la conjoncture se remet peu à peu. Les voyages d’affaires devraient reprendre de plus belle dès l’an prochain. Telle est la conclusion d’une enquête exclusive menée de concert par “Trends-Tendances” et la compagnie aérienne KLM.

KLM et Trends-Tendances ont mené l’enquête auprès de 1.652 acteurs importants au sein de plusieurs entreprises pour sonder leurs habitudes de voyage. Premier constat surprenant : les entreprises envisagent de multiplier les voyages d’affaires en 2014, une tendance positive amorcée cette année, dans les petites entreprises essentiellement (jusqu’à 10 employés). Près d’un quart des petites sociétés ont effectué plus de déplacements professionnels cette année, et 23 % des entreprises employant plus de 500 personnes. La tendance quant aux déplacements anticipés sera encore plus marquée en 2014: ici le fossé se creuse, jusqu’à 41 % pour les petites entreprises contre 29 % pour les grandes sociétés. La plupart des voyageurs d’affaires pensent effectuer au moins autant de déplacements en 2014 (48 %). Petits aventuriers Autre constat étonnant de l’enquête : les petites entreprises n’ont rien à envier aux grandes en termes de voyages lointains et/ou intercontinentaux. Les petites sociétés (jusqu’à 100 employés) font un peu plus souvent que les grandes le trajet jusqu’en Chine : 14,7 % contre 13,7 %. Seules les PME (de 100 à 500 collaborateurs) le font encore davantage, soit un responsable interrogé sur six.

Rien d’étonnant donc à ce que les petites entreprises se montrent plus dynamiques en termes de voyages d’affaires. Les principales raisons invoquées sont la recherche d’expansion à l’étranger et de nouveaux débouchés. Le motif le plus souvent cité par les grandes entreprises pour justifier une augmentation de leurs déplacements d’affaires est le changement de fonction de la personne interrogée.

Les petites entreprises sont non seulement plus dynamiques mais ont aussi des besoins moins luxueux. Seul un responsable sur sept voyage en business class ou en première. Ils sont un sur cinq dans le cas des PME et des grandes sociétés. Les petites sociétés recourent aussi plus souvent aux compagnies low cost. Un peu plus d’un quart (27,6 %) réserve régulièrement chez un transporteur comme Ryanair, contre une sur sept en ce qui concerne les grandes entreprises. Au sein des PME plus importantes, un responsable sur trois ne fait jamais appel à une compagnie aérienne low cost, comparé à un sur huit du côté des sociétés plus modestes. Il convient toutefois de nuancer : si les hommes d’affaires ne font pas appel aux compagnies low cost, c’est essentiellement à cause de la situation excentrée des aéroports régionaux et de l’offre de destinations restreinte.

Rien de tel que le contact personnel Malgré les différences notables entre petites et grandes entreprises en termes de voyages d’affaires, un constat fait la quasi-unanimité : le déplacement professionnel permet un contact personnel qui vaut toujours son pesant d’or. Petites et grandes sociétés sont pour ainsi dire toutes (90 %) d’accord sur ce point. Une rencontre personnelle avec le client reste primordiale, même si elle implique un déplacement, estiment environ 84 % des responsables questionnés. Vidéoconférences, téléconférences et discussions sur Internet ne sont pas aussi efficaces : seul un responsable sur six préfère ce moyen de communication à un contact personnel sur place. “Cette enquête montre une fois de plus à quel point le contact direct et personnel est important. La nécessité de se déplacer n’a pas changé, analyse Boaz Hulsman, directeur de la distribution pour l’Afrique et le Moyen-Orient de KLM. Le contact direct et personnel est plus important encore en temps de crise. Il est indispensable pour optimiser la conclusion de contrats. En période de récession, la concurrence est encore plus rude et il faut se battre pour décrocher un contrat. KLM note même une recrudescence du nombre de voyages d’affaires effectués par les petites entreprises depuis 2008. Autrement dit, le potentiel est bien réel. Ce qui n’empêche pas les entreprises d’essayer malgré tout de raboter leur budget déplacements.”

C’est l’autre constat important de l’enquête: même si les entreprises continuent à effectuer des déplacements professionnels, elles essaient manifestement de le faire à moindres coûts. Un quart seulement déclare ne pas économiser (un tiers du côté des petites entreprises, un septième du côté des grandes entreprises). Près de la moitié déclare toutefois avoir réduit le nombre de déplacements au cours des dernières années. Une diminution cependant moins marquée dans les petites sociétés (42 %) que dans les grandes (62 %). L’alternative la plus souvent utilisée est la vidéoconférence, la téléconférence et la réunion sur le Web. Ou, si le déplacement est maintenu, l’entreprise opte pour des formules moins coûteuses. Ainsi par exemple, les petites sociétés se contentent plus volontiers de la classe économique. Elles choisissent des hôtels meilleur marché, écourtent la durée du déplacement, privilégient le train ou la voiture personnelle.

Une politique d’entreprise en matière de voyages d’affaires permet également de réaliser de belles économies. Or un quart seulement des petites entreprises y ont recours. Sept sur 10 effectuent encore elles-mêmes les réservations sur le site d’une compagnie aérienne. Et 2 % seulement des petites entreprises ont conclu un contrat permanent avec une des grandes alliances de compagnies aériennes dans le monde. A ce niveau, les grandes entreprises réalisent un meilleur score, même si la moitié (!) ne collabore toujours pas avec une alliance aérienne. Un constat pour le moins surprenant car la formation de ce genre d’alliances internationales est, avec l’émergence des transporteurs low cost, une des principales tendances observées dans le secteur de la navigation aérienne au cours des deux dernières décennies.

Autre point faible de la politique “voyages d’affaires”: quasi un quart des sociétés ne voit aucune objection à ce que plusieurs membres du comité de direction et du conseil d’administration voyagent dans le même avion. Quid en cas d’accident ? D’un autre côté, le choix d’une compagnie aérienne dépend encore et toujours de deux critères clés, à savoir la sécurité et la fiabilité. Or, de l’avis de quasi toutes les entreprises quelles qu’elles soient, les transporteurs low cost ont encore beaucoup de progrès à faire dans ce domaine. Un voyageur d’affaires sur cinq les trouve en effet “peu fiables”.

Wolfgang Riepl

Pourquoi plus de voyages d’affaires? Expansion à l’étranger (44 %)

Recherche de nouveaux débouchés (34 %)

Conférences/expositions à l’étranger (29 %)

Besoin croissant de contacts personnels (26 %)

Nouveau poste /changement de fonction (20 %)

Pourquoi moins de voyages d’affaires? Limitation des coûts (61 %)

Alternatives technologiques (32 %)

Nouveau poste /nouvelle fonction (15 %)

Choix personnel (12 %)

Pourquoi voyager en classe business ou en première classe? Plus de place pour les jambes sur les long-courriers (78 %)

Meilleur service (49 %)

Possibilité de travailler tranquillement (44 %)

Formule plus souple (32 %)

En pleine forme dès l’arrivée (27 %)

Pourquoi pas un transporteur low cost ? Aéroport excentré (50 %)

Destination non desservie (40 %)

Service de moins bonne qualité (39 %)

L’entreprise a décidé de ne pas collaborer avec ce genre de compagnie (21%)

Fiabilité insuffisante (20 %) Comment réaliser des économies sur les voyages d’affaires? Alternatives technologiques, vidéoconférences par ex. (65 %)

Moins de voyages d’affaires (54 %)

Vols en classe économique (45 %)

Hôtels moins coûteux (43 %)

Voyages d’affaires écourtés (37 %)

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