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Vieillissement : un débat pour éviter le conflit des générations ?

Le débat sur les conséquences de la longévité devra avoir lieu. Du moins, si l’on veut éviter un conflit entre les générations.

Tout le monde se félicite de l’allongement de notre durée de vie, et plus précisément de gagner un trimestre en plus par an. Le PDG mondial du groupe Axa a été plus loin et a tâché d’en savoir plus en organisant, à Paris, un colloque sur les conséquences de cet allongement de la durée de vie.

C’est vrai qu’un bébé sur deux qui naît aujourd’hui en France ou en Belgique a de bonne chance de vivre jusqu’à 100 ans, voire 105 ans pour les filles. Ces chiffres, qui devraient a priori nous réjouir, font plutôt peur aux politiques car, intuitivement, ils se disent que cela créera une société où le nombre de personnes inactives deviendra insupportable pour les personnes actives.

Autrement dit, notre système social ne serait pas formaté pour supporter cet allongement de la durée de vie. Sauf, évidemment, à faire payer des cotisations sociales énormes par les actifs… Eh bien non : pour le PDG d’Axa – c’est en tout cas ce qu’il a dit au journal économique La Tribune – c’est au contraire l’occasion, pour les Etats, de repenser l’organisation de notre vie au travail et de notre vie tout court !

Prenons l’exemple de l’éducation. Ce que l’on apprend entre 5 et 20 ans ne pourrait rester totalement valable pendant 60 ans ! Surtout avec le rythme d’innovation que nous connaissons. En moyenne, seuls les adultes de 25 à 55 ans travaillent et sont soumis à des exigences de productivité à outrance. Demain, tout cela sera impensable et surtout intenable.

Le PDG d’Axa suggère donc aux politiques de concevoir un tout autre fonctionnement de la vie au travail, avec une nouvelle organisation de la vie active, et en particulier des fins de carrière plus flexibles et surtout mieux accompagnées. Autrement dit, il est possible qu’un citoyen européen souhaite prolonger sa vie professionnelle à un rythme moins intensif mais en acceptant éventuellement des conditions de durée de travail, de responsabilité et de rémunération différentes.

Cela impliquerait aussi de revoir totalement le système de calcul des retraites. Pour le moment, on n’en est pas encore là, pour cause de sujet explosif. Mais le fardeau de la dette publique forcera ce débat, car les générations qui nous succéderont n’accepteront pas de vivre plus longtemps avec une dette publique colossale sur leur tête.

Le débat sur les conséquences de la longévité devra donc avoir lieu. Du moins, si l’on veut éviter un conflit entre les générations.

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