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Un 30 juin historique !

Ce 30 juin 2011 restera gravé dans le calendrier des marchés financiers. Aux Etats-Unis, ce dernier jour du premier semestre est aussi l’ultime jour du QE2, c’est-à-dire du second tour de quantitative easing (QE). En clair : l’achat d’obligations de l’Etat américain par sa banque centrale, la Federal Reserve.

Ce 30 juin 2011 restera gravé dans le calendrier des marchés financiers. Aux Etats-Unis, ce dernier jour du premier semestre est aussi l’ultime jour du QE2, c’est-à-dire du second tour de quantitative easing (QE). En clair : l’achat d’obligations de l’Etat américain par sa banque centrale, la Federal Reserve. Bien qu’il s’agisse en réalité de simples jeux d’écriture, il n’est pas excessif de définir le processus en affirmant que la Fed fait marcher la planche à billets. Car tel est bien le but : créer de la monnaie pour doper l’économie et, en soutenant le cours des obligations, contenir toute hausse des taux d’intérêt. D’une pierre, deux coups. Et pour la bagatelle de quelque 2.000 milliards de dollars au total de QE1 et QE2 !

Pourquoi pas de QE3, ainsi que Ben Bernanke, président de la Fed, l’a définitivement exclu la semaine dernière ? Parce que cela marche… mais pas seulement, voire pas essentiellement, dans le sens souhaité. Les deux piliers traditionnels d’une reprise économique aux Etats-Unis ne répondent toujours pas à l’appel : le marché immobilier n’est pas sorti de l’ornière, tandis que le citoyen reste assez timoré dans ses achats.

Lundi, on apprenait ainsi que la consommation était restée étale en mai. Beaucoup expliquent cette frilosité par la hausse du prix des carburants. La banque Goldman Sachs a précisément calculé que la hausse des prix pétroliers avait coûté 118 milliards de dollars à l’économie américaine au premier trimestre. Ce montant est quasiment équivalent aux allègements fiscaux décidés en décembre dernier, à l’issue de discussions homériques entre démocrates et républicains ! Tout ça pour rien… Or, nombre d’économistes estiment que l’envol des matières premières est largement nourri par la politique américaine d’argent abondant et bon marché. Celle-ci alimenterait donc la spéculation plus qu’elle ne soutiendrait l’investissement et la création d’emplois. Pour exprimer les choses autrement, il ne sert à rien de pratiquer une politique d’argent bon marché si le bénéfice censé en découler est annihilé par une hausse de l’inflation.

Le fait est que l’économie américaine affiche un tonus sensiblement moindre ces derniers mois. Bien que légèrement corrigée à la hausse dans sa dernière estimation, celle publiée vendredi dernier, la croissance n’a atteint que 1,9 % au premier trimestre, alors qu’on espérait au départ plus de 3 %. La Federal Reserve, qui attend beaucoup mieux au second semestre, a d’ailleurs abaissé sa prévision pour l’ensemble de l’année 2011 de 0,4 %, retenant la fourchette 2,7-2,9 %. Historiquement, cela peut paraître correct, puisque la moyenne est de 2,7 % sur les 25 dernières années. En réalité, et toujours dans une perspective historique, c’est très peu pour une période de reprise suivant une crise fort grave.

La grande question qui se pose à présent est naturellement l’évolution du marché obligataire américain. Pour faire simple : qui va acheter ce que la Fed n’achète plus ? La Chine ? Elle est beaucoup moins empressée que par le passé. De passage sur le Vieux Continent, le Premier ministre Wen Jiabao a confirmé que Pékin continuerait à acheter des obligations souveraines… européennes, et ceci sur un large front. Déclarations apaisantes dans le contexte de la crise grecque. Pour laquelle ce 30 juin constitue une étape cruciale, avec l’adoption des mesures concrétisant le nouveau plan d’austérité de 5 ans mis en route par Athènes. Ce jour ne marque pas seulement la fin théorique – de plus en plus théorique, d’ailleurs – de l’année scolaire…

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