Votre portefeuille: diversification 2.0

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Plus que jamais, dans cette période d’incertitude, il est essentiel de gérer au mieux le risque de son portefeuille. Cela passe évidemment par une diversification optimale. Mais comment bien diversifier aujourd’hui ?

Etant donné que le risque des obligations a augmenté en raison de la baisse des taux d’intérêt, diversifier son portefeuille est devenu moins aisé. Désormais, ce n’est plus le choix des actifs qui est décisif pour déterminer le niveau de risque du portefeuille, mais la combinaison des différentes stratégies mises en place dans le portefeuille. Dans un cas extrême, on pourrait ainsi très bien imaginer avoir en portefeuille des stratégies qui, séparément, sont assez risquées mais qui, ensemble, représentent un risque plus faible car elles n’évoluent pas dans la même direction en fonction des variations des marchés financiers. On dit alors qu’elles sont décorrélées entre elles…

Georgina Taylor, Product Director de l'équipe Multi-Asset d'Invesco Ltd.
Georgina Taylor, Product Director de l’équipe Multi-Asset d’Invesco Ltd.© BINH TRAN

Risque total vs. total des risques

Pour déterminer le niveau de risque d’un portefeuille, les professionnels utilisent des modèles de risque, à l’instar de l’équipe Multi-Asset d’Invesco Ltd. : ” nous utilisons des systèmes de mesures de corrélation ainsi que des modèles spécifiques pour déterminer le niveau de risque de notre portefeuille “, explique Georgina Taylor, Product Director. ” Nous réalisons également des tests de ‘stress’ et de scénarios, en nous demandant quel pourrait être l’impact de telle ou telle évolution du marché “. Cette approche spécifique permet au fonds de réduire drastiquement son risque global : ” Le risque total de ce portefeuille, en tenant compte de la corrélation des stratégies et donc de la diversification, correspondait à moins d’un tiers de la somme des risques de chaque stratégie “. Autrement dit, la diversification par des stratégies différentes permet de réduire considérablement le risque d’un portefeuille.

” Nous réalisons des tests de ‘stress’ et de scénarios, en nous demandant quel pourrait être l’impact de telle ou telle évolution du marché sur notre portefeuille “, Georgina Taylor, Product Director de l’équipe Multi-Asset d’Invesco Ltd.

L’exemple du long/short

Dans une telle technique, ce ne sont plus les actifs qui sont importants mais les stratégies sous-jacentes et la manière dont elles fonctionnent entre elle. Par exemple, si vous pensez qu’aux Etats-Unis, les petites capitalisations sont sous-évaluées par rapport aux grandes capitalisations, vous pourriez très bien acheter (” long ” dans le jargon) des petites capitalisations américaines et vendre (” short “) des grandes capitalisations, par le biais d’options. C’est ce qu’on appelle une stratégie long/short. De cette manière, vous avez deux investissements qui sont risqués mais qui, ensemble, le sont beaucoup moins. En effet, que les marchés baissent ou montent, vous allez perdre d’un côté mais gagner de l’autre, mais profitez dans tous les cas de l’écart de performance entre les petites et les grandes capitalisations… du moins, si vous avez vu juste. Vous pourriez aussi avoir une stratégie qui mise sur la hausse de l’euro par rapport au dollar. De cette manière, si l’euro monte effectivement, vous perdez sur votre stratégie long/short aux Etats-Unis mais vous gagnez sur votre stratégie devise, et inversement. Le tout diminuant le risque total de votre portefeuille.

Les informations et les opinions de Georgina Taylor datent d’août 2015 et peuvent être modifiées sans préavis.

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