Vivre plus sainement grâce au ‘coach virtuel’

La technologie évolue rapidement et nous aide à toujours mieux combattre, voire à éviter, les maladies. A long terme, nous disposerons même de coaches virtuels qui nous permettront de vivre en meilleure santé. Chris Vanhoof de l’IMEC, institut de recherches de Louvain, lève un coin du voile sur ces évolutions.

La clé du succès d’une politique de santé consiste à adapter nos comportements. Des affections chroniques comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires ou la surtension sont en effet causées dans la moitié des cas par l’hygiène de vie que nous avions 10 à 20 ans avant l’apparition des symptômes. Chris Vanhoof de l’imec: “Nous savons tous très bien ce qu’il vaudrait mieux éviter certains comportements, mais il nous arrive souvent de transgresser les règles. Nous devons donc comprendre comment pour améliorer ces comportements quotidiens, car nous pourrions ainsi éviter de devenir malade par la suite.”

Stimuler, avertir et guider

L’expérience montre qu’un coach personnel, capable d’accompagner les gens qui adoptent un style de vie plus sain, se révèle être une aide particulièrement efficace. “La question est donc de savoir comment convertir ce coach personnel en un coach virtuel afin de pouvoir proposer cette assistance sur une échelle beaucoup plus large. Pas question d’un programme de type répressif, mais bien d’applis et de solutions qui permettent de stimuler, d’avertir et de guider lorsque cela se révèle nécessaire”, précise Chris Vanhoof.

Chris Vanhoof de l'institut de recherches, IMEC.
Chris Vanhoof de l’institut de recherches, IMEC.

Dans le cadre du développement d’un tel coach virtuel, des recherches sont actuellement menées au niveau des comportements, des habitudes et des rituels. “Chez les fumeurs, nous cherchons à comprendre ce qui rend compulsif le désir d’allumer une cigarette. Nous voulons leur proposer une alternative saine avant même qu’ils ne songent à la cigarette. Car au moment où ils veulent en allumer une, c’est en fait déjà trop tard”, explique encore le chercheur louvaniste.

“Il en va de même pour le stress, où nous recherchons ce que l’on appelle un ‘gold standard’. En d’autres termes, nous ne mesurons pas seulement le stress – car cela induit encore davantage de stress -, mais que nous essayons également de comprendre les facteurs qui provoquent le stress chez une personne en particulier. Ce faisant, nous pourrons coacher les gens et les aider à mieux se préparer et à éviter les situations de stress.”

Conseil personnalisé et pointu

D’une part, nous devons disposer de technologies évolutives, mais aussi, d’autre part, proposer un conseil personnalisé. Chris Vanhoof: “Songez à une application qui pourrait être personnalisée via son smartphone ou un wearable, et qui indiquerait: c’est une journée chargée durant laquelle vous vous tournez en principe souvent vers un fastfood. Si vous pouvez prévoir un tel comportement, la technologie sera en mesure de vous coacher à opter pour une alternative saine.”

Les avantages sont multiples. Si nous sommes en mesure d’adapter ou de modifier un comportement, il sera non seulement possible de prévenir certaines affections ou maladies, mais aussi de réaliser des économies substantielles dans les soins de santé.

La technologie permettra de coacher l’individu à choisir une alternative plus saine au lieu d’une cigarette ou d’un fast food.

Eviter que le chronique devienne mortel

Au-delà de l’aspect préventif, les recherches se concentrent aussi sur le traitement des maladies chroniques. “Notre ambition est de détecter les causes à un stade très précoce afin d’éviter qu’une maladie chronique ne se développe ou entraîne la mort du patient”, poursuit Chris Vanhoof. “Songez à l’apnée du sommeil. Il s’agit là d’une affection typique dont beaucoup de gens ne savent pas qu’ils souffrent. Pourtant, celle-ci provoque un stress intense sur le corps alors qu’il est endormi, comme si la tête était maintenue sous l’eau en permanence: vous ne respirez plus, votre pression sanguine et votre rythme cardiaque augmentent, etc. A long terme, il s’agit là d’une véritable attaque contre l’organisme.”Aujourd’hui, l’apnée du sommeil est surtout détectée grâce à une analyse approfondie, réalisée à l’aide de capteurs dans une clinique du sommeil. “Si nous pouvions mesurer et détecter cette maladie par des moyens simples, nous pourrions traiter un nombre bien plus grand de patients et éviter que cela ne débouche sur une affection chronique mortelle.”

Les perspectives apparaissent donc comme prometteuses. Et Chris Vanhoof se montre d’ailleurs optimiste. “Il n’y a en fait plus aucun problème fondamental pour lequel nous n’ayons pas encore de perspective de solution. D’ici 10 à 20 ans, l’intégration de technologies très différentes ainsi que la mise en relation de systèmes de détection et d’analyses émanant des big data se traduiront par des avancées majeures dans les soins de santé.”

Partner Content