L’IT est un acteur central de la transformation digitale

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Même si la transformation digitale est un projet qui concerne l’entreprise toute entière, le rôle du département IT est loin d’être négligeable. C’est à lui que revient la responsabilité de garantir la continuité de l’activité tout en assurant le développement et l’installation de nouveaux outils, services et systèmes IT. C’est un défi considérable, qui offre au CIO l’opportunité de se positionner en moteur et en stimulateur de l’innovation au sein de son entreprise. Pour mieux comprendre cette réalité, nous avons demandé à Roger Benson (Intel), Tarek Bougroug (SOA People) et Kenneth Stevens (SAP) de nous éclairer.

La transformation digitale est aujourd’hui un hot topic dans chaque entreprise, qu’elle soit une PME ou une société multinationale. “Elle représente un changement fondamental dans la manière de gérer les activités”, affirme Roger Benson d’Intel. “En réalité, il n’y a pas d’autre choix que de digitaliser les activités de l’entreprise : bien sûr, on évalue les risques, on analyse ce que cela peut apporter en termes de nouveau business et d’optimisation des processus et ensuite, on met tout en oeuvre pour implémenter les changements en gardant toujours à l’esprit la première priorité: des clients satisfaits.”

Un CIO qui convainc et séduit

Kenneth Stevens de SAP.
Kenneth Stevens de SAP.

“Le défi est grand mais la technologie et l’ IT représentent un levier majeur”, insiste Kenneth Stevens de SAP: “la question est avant tout de savoir comment implémenter les nouvelles technologies pour optimiser les processus, l’organisation, les produits et services. C’est là que se trouve la fenêtre d’opportunité pour le CIO et c’est là qu’il a un rôle de premier plan comme responsable de la digitalisation et de l’innovation. Pendant 30 ans, on a considéré les informaticiens comme ceux qui pouvaient réduire les coûts. Aujourd’hui, ce sont eux qui préparent l’entreprise aux défis de l’ avenir.”

Il n’y a pas d’autre choix que de digitaliser les activités de l’entreprise.

“Finalement, c’est simple”, précise Tarek Bougroug qui travaille chez SOA People comme Corporate Director pour les entreprises en matière d’innovation et d’optimisation des processus. “Le CIO peut devenir le catalyseur qui convainc et incite ses collègues à franchir la voie de la digitalisation. Mais s’il s’agit de mettre toutes les chances de son côté, le département IT doit travailler en synergie étroite avec le business. D’ailleurs, les entreprises doivent agir au plus près de leurs clients et de leurs business partners. L’information sur leurs attentes et leurs besoins doit être partagée avec tous au sein de l’entreprise. C’est la seule façon de développer les nouveaux produits et services. Et pour l’IT, de faire les meilleurs choix d’investissement.”

Tout cela est de la première importance car au cours des dernières années, un tout nouveau monde s’est ouvert aux technologies. Roger Benson: “Il y a tellement de nouveaux domaines où l’on peut puiser : le big data, l’Internet des objets, l’intelligence artificielle, le machine learning … D’où la question: que peut-on initier sur cette base dans chaque entreprise? Comment déceler les aspects les plus pertinents pour travailler plus efficacement, mieux comprendre ses clients, vendre davantage de produits et développer de nouveaux services?”

Innover sans limites

SAP a déjà intégré les nouvelles technologies dans toute une série d’applications. “Ainsi, grâce au machine learning, on peut mettre automatiquement en corrélation les CV reçus avec les offres d’emploi. Cela représente un gain de temps considérable pour le recruteur. C’est intéressant aussi pour le candidat qui peut introduire son CV auprès d’une société qui recrute et qui se verra signifier, via la plate-forme web, pour quels postes il entre en ligne de compte”, précise Kenneth Stevens.

Une entreprise sérieuse ne peut pas faire migrer toute son infrastructure vers le cloud en une fois.

Tarek Bougroug de SOA People.
Tarek Bougroug de SOA People.© Jan Locus

Des entreprises qui utilisent les data et les data analytics, jettent les bases d’autres business models. Tarek Bougroug explique: “une entreprises qui appuie sa stratégie sur les data ne connaît plus de limites à ses capacités d innovation. Se mettre à l’écoute du client et le laisser déterminer jusqu’où aller, voilà le secret que des sociétés comme Atlas Copco et Kubota ont percé en évoluant de la simple vente de produits à des modèles inspirés par le service au client. A l’avenir, le client paiera une machine en fonction de la fréquence avec laquelle il l’utilise. Grâce à l’IOT, au machine learning et aux analyses prédictives, les entreprises offriront l’ entretien ou le remplacement des machines. Le concept ‘Pay per use’ et les modèles ‘as a service’ feront en sorte que les clients soient sereins, fidèles et satisfaits.”

Oublier la complexité

Roger Benson d'Intel.
Roger Benson d’Intel.© Jan Locus

Mais pendant que s’effectue la transition vers la transformation digitale, l’entreprise doit continuer à fonctionner et rester ‘up and running’. C’est loin d’être évident pour l’infrastructure IT. “Lorsque l’on évolue vers un modèle ‘as a service’ , on aboutit automatiquement aux systèmes cloud”, explique Roger Benson. “Mais une entreprise sérieuse ne peut pas faire migrer toute son infrastructure vers le cloud en une fois. Il subsiste des systèmes et programmes éprouvés, différentes databases, en résumé tout un héritage que l’on ne peut déplacer en une fois et dont on ne peut se débarrasser d’un seul coup. Une approche progressive s’impose et il faut opérer des choix autour des systèmes propriétaires, hybrides ou orientés sur le cloud.”

Pour le CIO, c’est un vrai défi car l’investissement dans les nouveaux systèmes du cloud peut être très élevé. “Le coût est surtout lié à la complexité des systèmes IT préexistants, qui représentent souvent un obstacle”, explique Kenneth Stevens. “Notre expérience nous apprend que 75% d’un budget IT-type est consacré au maintien de l’activité pendant la transition digitale. Une réalité qui limite les possibilités d’investissement dans les nouvelles technologies, la flexibilité et l’adaptabilité. Le grand défi des CIO est de simplifier et de limiter l’héritage existant. La rapidité du cours des affaires et l’accroissement permanent des données sont des réalités incontestables. Dès lors, quelle architecture IT choisir pour adapter l’entreprise à cette nouvelle donne?

Le grand défi des CIO est de simplifier et de limiter l’héritage existant.

Tarek Bougroug est totalement d’accord sur ce point: “dans les PME, nous voyons fréquemment un conglomérat de systèmes. On a installé un jour un système ERP puis on y a ajouté par-dessus un système d’exploitation des données pour la business intelligence et enfin, dans une troisième phase, on a développé toute une série d’applications. Nous aidons ces entreprises à simplifier les choses en intégrant par exemple les ERP et la Business Intelligence. De cette façon, on libère du temps et des moyens pour de nouveaux développements et investissements.”

“Les systèmes IT des entreprises seront toujours davantage liées au cloud car il est nécessaire de disposer de toujours davantage de capacités de calcul pour développer de nouvelles affaires et tirer parti de nouvelles opportuntés. Comme département IT, il faut pouvoir jongler très rapidement avec ces concepts. Je vois donc le CIO évoluer d’une fonction de manager de l’infrastructure à celle d’un fournisseur interne, constamment à l’écoute des business units pour leur procurer les services et les applications dont elles ont besoin”, conclut Roger Benson.

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