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Touche pas à mon taux garanti !

Touche pas à mon taux garanti ! C’est en gros ce que pourraient dire 3 millions de salariés à leur assureur, ou, du moins, 52% de ces 3 millions de salariés qui ont souscrit à une assurance-groupe pour disposer d’une pension complémentaire.

Il faut bien le dire, la plupart des salariés ne sont même pas au courant de ce qui se trame aujourd’hui autour de leur pension complémentaire. Pourtant, le problème est facile à résumer.

D’un côté, vous avez des assureurs qui s’arrachent les cheveux depuis plusieurs mois et qui disent clairement qu’ils ne peuvent plus garantir les taux de 3,25% et 3,75% sur l’argent qu’on leur donne sous forme de primes. Si ces assureurs n’arrivent plus à garantir ce double taux, ce n’est pas par mauvaise volonté, mais simplement parce que ces primes qu’ils reçoivent, ils les replacent dans des obligations d’Etat de pays jugés sûrs comme l’Allemagne ou la Belgique. Or, ces pays offrent des taux très faibles en ce moment.

Sur 10 ans, l’Allemagne ne donne que du 1,48% de taux d’intérêt et la Belgique du 2,40%, c’est-à-dire, dans les deux cas moins que les taux garantis de 3,25% ou de 3,75% ! Donc, les uns après les autres, les assureurs belges ont averti qu’ils ne pouvaient plus garantir ce taux imposé par la loi.

De son côté, le ministre en charge des pensions n’est pas d’accord avec cette attitude des assureurs. Pour lui, il est normal que les salariés qui cotisent à ces assurances groupes reçoivent un peu plus que l’inflation. Or, en diminuant le taux garanti de 3,25% à 2,25% sur les nouveaux contrats, comme le fait par exemple AG Insurance, le leader du marché, cela implique que celui qui épargne pour ses vieux jours aura moins que l’inflation qui est de presque 3% en Belgique.

Malgré cet argument, les assureurs n’en démordent pas, avec des taux d’intérêt très bas sur les marchés, vouloir imposer la garantie d’un taux plus élevé que ce qui se pratique sur le marché revient selon eux à être irresponsable. Le débat ne fait donc que commencer et beaucoup de salariés feraient mieux de s’y intéresser, car ce débat technique en apparence concerne leur pension complémentaire, et donc leur avenir.

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