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Touche pas à mon épargne pension !

C’est en gros la réponse que les patrons et les partis politiques ont donné comme réponse à Rudy De Leeuw, le président de la FGTB qui a visiblement été très mal inspiré en déclarant, à l’occasion d’une interview dans le Standaard, qu’il plaidait pour la suppression de l’avantage fiscal lié à l’épargne-pension. Il fallait oser le faire, à quelques mois des élections en plus, et visiblement, son idée n’a vraiment pas, mais vraiment pas fait l’unanimité : ni à droite de l’échiquier politique, ni même à gauche !

Pourtant, en voulant supprimer cet avantage fiscal de l’épargne-pension, le patron de la FGTB avait préalablement fait ses calculs : grâce à cette suppression fiscale, l’Etat récupérait 700 millions d’euros par an, une belle somme dont l’Etat aurait profité pour augmenter en contrepartie le montant de la pension légale. En clair, c’est une nouvelle version du “déshabillons Paul pour habiller Pierre” ! Le président de la FGTB a d’autant plus insisté sur cette solution, qu’il faisait remarquer dans son interview, que le taux de remplacement, c’est-à-dire en réalité le pourcentage de la dernière rémunération versé au titre de pension légale, devrait être de 75%, alors qu’il n’est aujourd’hui que de 60% !

Bref, son idée, c’est qu’en sucrant l’avantage fiscal de l’épargne pension, l’Etat retrouvait de la marge de manoeuvre pour doper la pension légale. Mais évidemment, cette proposition n’a pas survécu 24 heures… Non seulement, la fédération des entreprises a déclaré que c’était en quelque sorte la pire idée émise en ce début d’année, non seulement le ministre des Pensions l’a flinguée en plein vol, mais aucun parti politique n’a défendu cette proposition que du contraire.

Au final, le contre argument à cette proposition, c’est que grâce à cet avantage fiscal, presque 2,7 millions des personnes en Belgique utilisent l’épargne-pension ! Et vouloir supprimer cet avantage aurait pour conséquence de détruire la confiance des ménages belges, et donc, in fine, les dégâts seraient encore plus grands que les bénéfices escomptés. Aujourd’hui encore, certains se demandent qu’elle mouche a donc piqué le patron de la FGTB pour sortir en pleine campagne électorale un sujet aussi tabou… En tout cas, il n’a pas rendu service à son camp politique.

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