Le MR dénonce les “dépenses cachées” du gouvernement wallon

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Pour l’opposition MR, si le budget 2011 présenté mercredi par le gouvernement au Parlement wallon propose une belle façade, la déception est de mise lorsqu’on entre dans la maison.

Les membres réformateurs de l’opposition ont mis à profit le débat sur le budget wallon pour relever que l’Institut des comptes nationaux (ICN) veut requalifier en dépenses plusieurs recettes inscrites au budget.

Willy Borsus, chef de file MR, a le pressentiment “que nous allons dans le mur le sourire aux lèvres, alors que tous les indicateurs sont au moins à l’orange”. Pour lui et son collègue Pierre-Yves Jeholet, il est clair que l’ICN considère dans sa lettre que les dispositions budgétaires concernées constituent des dépenses “sorties” du budget régional par l’entremise d’organismes publics autonomes et alourdissent en réalité la dette.

André Antoine,ministre du Budget, a vivement réagi, rappelant qu’il conteste toujours la version de l’ICN et le lui a fait savoir. Une procédure entièrement normale aux yeux du ministre, qui a évoqué le cas similaire d’Aquafin en Flandre, où la disposition provisoire de l’Institut a été inversée après prise en compte des explications du gouvernement flamand.

Willy Borsus a encore accusé le gouvernement de faire croire à un désendettement de la Wallonie, alors qu’il n’a simplement pas emprunté le maximum de la somme autorisée (600 millions d’euros au lieu de 815 millions). Le MR accuse aussi le gouvernement wallon de ne pas avoir profité du milliard de recettes suplémentaires pour lancer un véritable redéploiement wallon.

Le plan de 900 millions d’investissements destiné au logement social et annoncé mardi par le gouvernement a aussi été pointé par le MR : on annonce de gros chiffres mais en réalité, à quelques millions près, il n’y a pas d’investisssement nouveau, a affirmé Didier Mouyard.

Willy Borsus a encore dénoncé l'”entourloupe” utilisée par le gouvernement wallon, qui annonce une diminution des collaborateurs de cabinets à la Région alors que leur nombre augmente à la Communauté. C’est faux, a rétorqué André Antoine, affirmant que la Cour des comptes a noté une diminution de 18 % des budgets concernés.

Le chef de file réformateur a encore réclamé que des contrôles extérieurs neutres soient effectués sur les chiffres fournis par le ministre, et fustigé les retards de paiement par la Région des factures des fournisseurs travaillant pour elle. Selon Yves Jeholet, cela a même provoqué des faillites.

En fin de débat, André Antoine a parlé de “dépenses totalement maîtrisées” : si les recettes augmentent de 4,5 % à 6,3 milliards, celle des dépenses correspond aux 2 % d’inflation pour atteindre 7,7 milliards. Il a loué la rigueur du budget, sa conformité aux accords conclus avec le fédéral sur la trajectoire budgétaire et les 222 millions supplémentaires pour accélérer le désendettement.

Selon le ministre régional du Budget, les dangers pour l’avenir évoqués par l’opposition sont imaginaires : le gouvernement n’est demandeur de rien. Il dispose de 1,8 milliard de crédit ferme auprès de Dexia et BNP Paribas Fortis, de 2 milliards de contrats caissiers et le marché concernant ses besoins de financement pour 2010 est quasi clôturé.

Quant aux retards de paiement des factures, on a engagé cinq contractuels et demandé un audit auprès de deux consultants pour améliorer les procédures de paiement, a-t-il dit. En début de soirée, l’assemblée a approuvé le budget 2011, majorité contre opposition.

Trends.be, avec Belga

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