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Nous vivons dans un monde de “bulles”

Nous sommes entrés dans un monde de bulles et hélas ce ne sont pas des bulles de champagne… C’est un peu le constat que tirent la plupart des économistes. J’avais déjà parlé ici même du monde de l’art et en particulier de l’art contemporain, qui est clairement dans une bulle. Mais si l’art contemporain est trop cher, c’est aussi le cas des autres actifs. Les actions ou plutôt les indices boursiers volent de record en record y compris en zone euro alors que l’économie est encore convalescente !

Quant aux obligations d’Etat, elles sont considérées par les spécialistes comme étant également trop chères. Il n’y a qu’à voir le maigre rendement que les meilleures signatures offrent pour s’en convaincre. Quant à l’or, depuis l’année 2013, il n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été au cours des 10 années précédentes. Et l’immobilier, on crie sur tous les toits et dans pas mal de pays en Europe qu’il est surévalué et qu’à force de ne pas vouloir descendre, les prix risquent de dégringoler. Bref, partout, on voit des bulles prêtes à éclater !

Au point qu’un économiste très sérieux comme le français Patrick Artus de la banque Natexis se demande “si des investisseurs sérieux ne devraient pas à renoncer à investir”.
Mais question simple : d’où viennent toutes ces bulles si l’économie est encore en convalescence ? Réponse tout aussi simple : cet argent fou provient des banques centrales. Des banques centrales qui ont inondé la planète de liquidités pour que les taux d’intérêt restent faibles le plus longtemps possible afin que nos économies redémarrent un jour. Mais le problème, c’est que cet argent déversé par les banques centrales ne part pas vers l’économie réelle… En effet, les banques prêtent moins et les entreprises investissent moins car elles ont encore peur de l’avenir. Donc au final, comme cet argent ne se transforme pas en crédits, il file tout droit vers d’autres actifs, comme les actions, les obligations ou l’immobilier…

Au final, oui, grâce à l’intervention des banques centrales nous avons évité la catastrophe, malgré les difficultés ambiantes, nous n’avons pas vécu un remake de la crise de 1929, et fort heureusement d’ailleurs ! En revanche, cet excès d’épargne s’investit dans du capital non productif et donc, hélas, peu générateur d’emplois ! Comme le disait ma collègue Christine Kerdellant du magazine l’Expansion, nous sommes entrés dans un monde de bulles, et cela ne nous incitera pas à sabler le champagne.

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