Qatar Airways menace de stopper ses achats d’Airbus

© Reuters

Pas de slots, pas d’Airbus : c’est la déclaration faite par le patron de Qatar Airways, Akbar Al Baker. Il reproche aux pays de l’Union européenne de limiter l’accès des avions du Golfe aux aéroports du Vieux Contient, pour protéger les compagnies locales.

Le bras de fer entre l’Union européenne et les compagnies aériennes du Golfe se dramatise. Le patron de Qatar Airways est fâché, car plusieurs pays européens limitent l’accès de leurs aéroports. C’est le cas de l’Allemagne. Il n’y a pas d’accord “Open Sky” entre les pays du Golfe et l’Union européenne, chaque liaison fait l’objet d’un accord entre états.

186 commandes en péril ?

“Si les créneaux des aéroports européens sont encore limités, nous cesserons d’acheter des appareils européens. Nous avons 186 commandes en cours chez Airbus. Quel impact cela aurait-il sur les emplois en Allemagne”, a déclaré le patron de Qatar Airways, Akbar Al Baker, dans le quotidien allemand Handelsblatt.

Plusieurs compagnies européennes, dont Air France et Lufthansa, sont en pointe dans le combat contre les compagnies du Golfe. Elles leur reprochent de siphonner une partie de leur marché, en particulier les vols vers l’Orient ou l’Australie, et de bénéficier d’avantages concurrentiels que les transporteurs européens ne bénéficient pas : un actionnariat public, riche, qui peut renflouer d’éventuelles pertes ; des conditions fiscales et sociales imbattables (zéro taxe sur le bénéfice ou sur les salaires).

De très gros clients d’Airbus, donc de la Sonaca

Il est pourtant risqué de fermer la porte à ces compagnies. Les plus connues, Emirates, Qatar Airways et Etihad, font des commandes massives d’avions. Emirates est le premier client d’Airbus pour le modèle A380 (l’avion géant). Ces commandes ont des retombées en Europe, y compris en Belgique, où plusieurs entreprises fournissent Airbus (Sonaca, Asco, Techspace Aero).

Début juin, Emirates avait annulé une énorme commande de 70 Airbus A350, sans en donner clairement la raison. Le risque d’annulation n’est donc pas nul. Mais cela placerait ces compagnies en dépendance vis-à-vis de Boeing. Jusqu’ici elles équilibrent savamment leurs achats entre le constructeur européen et l’américain. Aux Etats-Unis, par ailleurs, Delta fait campagne pour arrêter les avantages financiers consentis pour exporter les Boeing par l’Export-Import Bank, institution publique américaine. La compagnie aérienne américaine accuse cette banque d’aider des compagnies aériennes du Golfe qui viennent concurrencer Delta et d’autres transporteurs américains.

Qatar Airways et Etihad organise des vols quotidiens sur Bruxelles depuis, respectivement, Doha et Abu Dabi. Emirates va lancer un vol quotidien entre Dubaï et Bruxelles début septembre.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content