La Belgique convoque le patron de BNP

© Reuters

L’amende gigantesque de 9 milliards de dollars infligée à BNP Paribas pour avoir violé l’embargo américain et falsifié des documents est un choc qui continue d’avoir des effets.

Les détails de l’accord intervenu le 30 juin derniers entre la banque et les autorités américaines commencent à filtrer. On sait ainsi que outre une amende de 8,97 milliards de dollars, outre l’interdiction d’effectuer des opérations de compensations en dollars dans le financement d’activités dans le domaine des matières premières, outre le fait d’avoir dû “plaider coupable”, la filiale new yorkaise de la banque sera aussi sous le contrôle du FBI américain jusqu’en 2019. BNP tient d’ailleurs un conseil d’administration ce lundi 7 juillet dans la soirée.

Chez nous, le ministre des Finances Koen Geens suit de très près le développement de cette affaire. Les informations diffusées par la justice américaine, et plus spécialement l’implication de BNP Paribas dans le financement du régime soudanais, au moment où il abritait Oussama ben Laden et où se déroulait la catastrophe humanitaire du Darfour, n’ont pas été du meilleur effet. De sources proches de gouvernement, nous avons appris que Koen Geens a d’ailleurs demandé à avoir une réunion avec Jean-Laurent Bonnafé, l’actuel patron de la banque française. “Il est normal de convoquer le haut management de la banque pour à la fois demander des explications sur ce qui s’est passé, pour avoir l’assurance que cela ne se reproduise pas dans le futur et aussi pour expliquer pourquoi BNP, au début de cette année, pensait ne devoir payer que 1,1 milliard de dollars. Quatre mois plus tard, la facture a quasiment décuplé”, souligne une autre source belge proche du dossier.

Ailleurs dans le monde politique, les réactions se multiplient. Johan Crombez (sp.a), le secrétaire d’Etat à la lutte contre la fraude fiscale, demande que la Belgique vende ses actions BNP (l’Etat détient 10,3% de la banque française, une participation apparue au moment où il a fallu sauver Fortis). Du côté Ecolo/Groen !, la députée Meyrem Almaci est du même avis. L’ancien président de la commission des Finances, Georges Gilkinet, estime qu’il est encore possible, si une séance plénière de la chambre entérine la constitution des nouvelles commissions parlementaires, de convoquer la nouvelle commission des finances et de débattre, avant les vacances parlementaires qui débutent traditionnellement le 21 juillet, du rôle de la Belgique comme premier actionnaire de la banque française.

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