En bon père de famille

Le bon père de famille… Voilà une notion qui fait figure de critère dans les matières juridiques pour déterminer si l’on peut imputer l’une ou l’autre faute à quelqu’un.

Le bon père de famille… Voilà une notion qui fait figure de critère dans les matières juridiques pour déterminer si l’on peut imputer l’une ou l’autre faute à quelqu’un. Quand un juge doit statuer sur la responsabilité d’une personne pour des dégâts occasionnés à un tiers, il vérifie si un bon père de famille, dans les mêmes circonstances, aurait agi de la même façon. Si tel est le cas, on estime que la personne s’est comportée comme il le fallait et on ne peut l’accuser.

La question se pose de savoir si un bon père de famille investit en actions. Il n’y a rien de mal à acheter des actions. Jusqu’il y a quelques années, on parlait même d'”actions de bon père de famille”, dont l’exemple type était représenté par les valeurs bancaires. Tout bon père de famille détenait des actions Dexia, Fortis ou KBC. C’était presque un must, une solide protection dans le portefeuille de chaque investisseur.

A l’époque où votre magazine s’appelait encore Cash, nous avions conseillé juste avant le début de la crise, tout comme notre publication soeur l’Initié de la Bourse, de vendre les valeurs financières. Nous avons alors dû subir les moqueries de nos concurrents… jusqu’à ce que la crise financière éclate et que l’opinion publique prenne conscience que les banques pouvaient bel et bien faire faillite.

La crise bancaire et les récentes évolutions – pensez à l’exposition de Dexia à la dette grecque – ont transformé les valeurs bancaires en investissements spéculatifs que le bon père de famille devrait éviter comme la peste. Mais à côté des investisseurs en actions financières, il y a aussi les clients de ces banques que nous sommes tous. La confiance du client en sa banque a été mise à rude épreuve ces dernières années. On peut difficilement affirmer que les banques se sont conduites en bons pères de famille.

Le secteur a parfaitement compris qu’il y avait du pain sur la planche pour regagner cette confiance. Ainsi, la Fédération belge du secteur financier (Febelfin) a établi une liste de dix objectifs prioritaires à l’intention de ses membres, les banques. On retiendra notamment qu’il leur est conseillé de consacrer plus d’attention au client et de veiller à une meilleure gestion des risques. Selon Febelfin, les banques auront à coeur de suivre ces recommandations. Espérons que ces bonnes intentions se concrétiseront dans la pratique.

Johan Steenackers

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