Coca-Cola

La valorisation semble toujours très élevée. Cette année, le groupe table à nouveau sur 4 à 5% de croissance organique. Cela nous semble (trop) optimiste et c’est d’ailleurs déjà largement intégré dans le cours actuel. Vendre.

La croissance du groupe est molle depuis quelque temps, et le premier trimestre est une nouvelle confirmation de ce phénomène. Cette évolution plane se reflète dans l’évolution de cours du groupe, qui commercialise plus de 500marques et même 16blockbusters _ des produits produisant un chiffre de vente annuel de plus d’un milliard USD, comme Coca-Cola, Fanta, Sprite, Minute Maid, Nestea… L’action avait semblé sortir de sa léthargie des dernières années jusqu’à ce que les chiffres du premier trimestre soient publiés. La comparaison sur trois ans avec, par exemple, le S&P500, n’est pas flatteuse. Ces trois dernières années, un investissement dans Coca-Cola aura rapporté 30% de moins qu’un fonds indiciel américain greffé sur le S&P500 (14% par rapport à 44%). Et que dire d’une comparaison avec ABInBev, par exemple? La sous-performance de Coca-Cola dépasse 55%, et ABInBev affiche désormais une plus grande capitalisation boursière que Coca-Cola. Même le principal actionnaire Warren Buffett (actionnaire depuis 20ans et consommateur fanatique de Cherry Coke) ne peut plus se satisfaire de la performance de l’action Coca-Cola. Le groupe a clairement perdu son aura de croissance. Le chiffre d’affaires (CA) 2015 du producteur de boissons, à 44,3milliards USD, est à comparer aux 48milliards USD de 2012, et le bénéfice par action de 2USD aux 2,01USD de 2012, 2,08USD de 2013 et 2,04USD de 2014. Au premier trimestre 2016, le CA s’est replié de 4%, à 10,3milliards USD, essentiellement en raison de la vigueur du dollar. On note cependant une progression de 2% des volumes et une croissance du CA hors effets de change. Heureusement, le bénéfice récurrent (hors éléments exceptionnels) par action, à 45centimes de dollar, se révèle supérieur d’un centime au consensus des analystes. Pourtant, le marché s’est montré déçu et a sanctionné le titre de 5%. L’intérêt croissant pour une alimentation saine dans le monde occidental pèse sur la consommation de boissons réputées moins bonnes pour la santé, très sucrées. Diet Coke, Coca-Cola Light, Coca-Cola Zero, etc., ne compensent qu’en partie ce phénomène. En outre, les consommateurs sont plus économes désormais, ce qui les pousse vers des marques maison ou des boissons qu’ils produisent à la maison (Sodastream). Coca-Cola Company est également un acteur d’envergure mondiale dans les jus de fruits (notamment Minute Maid), l’eau (notamment Chaudfontaine, Viva, BonAqua), le thé (notamment Nestea) et est actionnaire du producteur de café Green Mountain. Le succès du leader sur le marché Innocent Smoothies (racheté en 2009) incite également le groupe à investir davantage dans des boissons et saveurs alternatives. Cette société manque d’idées innovantes et d’une intervention cohérente de la direction. Ce pourrait être le défi ultime de la direction d’ABInBev et de Jorge Paulo Lemann une fois que l’acquisition de SABMiller sera digérée.

Conclusion

À 23 fois le bénéfice attendu et un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flows opérationnels (EBITDA) de 17,5, la valorisation semble toujours (très) élevée. Cette année, le groupe table à nouveau sur 4 à 5% de croissance organique. Cela nous semble (trop) optimiste et c’est d’ailleurs déjà largement intégré dans le cours actuel. Suffisamment d’arguments pour un abaissement de conseil.

Conseil : vendre

Risque : faible

Rating : 3A

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