Trends Tendances

Bruxelles a mal à son hôtellerie

Bruxelles a mal à son hôtellerie, et pourtant, notre capitale est la première ville de congrès en Europe et la deuxième au monde, après Singapour. C’est également la ville qui accueille le plus de diplomates et de journalistes au monde, avant même la ville de Washington, non pas parce que Bruxelles est la capitale de la Belgique mais parce que Bruxelles est la capitale de l’Europe. Elle abrite le siège de la commission européenne ainsi que de l’OTAN. Et malgré tous ces atouts, toutes ces possibilités, il n’y a rien à faire : le secteur hôtelier souffre le martyre ! La faillite de l’hôtel 5 étoiles Méridien, même si elle est momentanée, en est la dernière preuve.

Mais de quoi souffre le secteur hôtelier bruxellois ? Là encore, les chiffres parlent d’eux-mêmes : alors qu’une chambre 5 étoiles se loue, en moyenne, à 120 euros à Bruxelles, la même chambre se loue 175 euros à Amsterdam, 192 euros à Londres et 289 euros à Paris. Malgré tous les atouts que j’ai évoqués, il y a quelques secondes, une chambre se loue au final moins cher à Bruxelles, car selon le journal L’Echo, notre capitale est considérée comme une destination avec moins de valeur que Paris ou Londres.

Quant à la marge dégagée sur chaque chambre louée, elle est de 29 euros seulement à Bruxelles contre plus du double à Amsterdam. Pourquoi une telle différence ? Mais parce que cette marge est impactée en Belgique par les coûts salariaux et que, chez nous, ces coûts salariaux représentent 42% du coût d’une chambre contre 31 % à Amsterdam…

Et puis ce qui rend difficile la rentabilité d’un grand hôtel à Bruxelles, c’est que notre capitale n’est pas vraiment une destination de weekend. Parlez avec n’importe quel gérant d’hôtel, il vous le confirmera : alors qu’en semaine, les hôtels 5 étoiles sont fréquentés par une clientèle d’affaires, durant les weekends et pendant les vacances, c’est un peu le calme plat. D’ailleurs, si vous voulez vous offrir une petite escapade à bon prix à Bruxelles, le mieux encore, c’est de le faire entre 21 juillet et fin août, ou entre le 15 décembre et début janvier, les prix sont littéralement bradés sur le net !

Et donc, oui, c’est vrai, la faillite de l’hôtel Méridien a au moins le mérite de rappeler aux politiques les problèmes d’un secteur qui est vital sur le plan économique, car il utilise un personnel local et pas nécessairement très qualifié. En plus, ces jobs ne sont pas délocalisables. Bref, il y a là un gisement d’emplois qu’il faudra bien activer d’une manière ou d’une autre.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content