Un système énergétique 100% renouvelable créerait des dizaines de milliers d’emplois

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Le passage à un système énergétique basé à 100% sur les énergies renouvelables à l’horizon 2050 serait techniquement possible, quoique plus onéreux, mais présenterait plusieurs avantages dont un potentiel de création d’emplois évalué entre 21.000 et 65.000 emplois à temps plein d’ici 2030, conclut une analyse réalisée par le Bureau fédéral du Plan dans le cadre d’une étude commanditée par les quatre ministres belges en charge de l’Energie.

Opérer la transition vers un système énergétique fondé exclusivement sur les énergies renouvelables impliquerait non seulement de produire de l’électricité “verte” (par le biais par exemple de panneaux solaires ou d’éoliennes), mais aussi de recourir à l’énergie renouvelable pour nos besoins de chauffage, d’éclairage, d’eau chaude, la production industrielle de vapeur et le transport.

Après un an de travaux, un consortium composé du Bureau du Plan, de l’ICEDD (Institut de Conseil et d’Etudes en Développement Durable) et le VITO (Vlaamse instelling voor technologisch onderzoek) est arrivé à la conclusion qu’une telle mutation est “techniquement réalisable mais suppose un important choix de société dont le prix n’est pas anodin”. Le coût d’un tel système serait en effet 20% plus élevé qu’un système énergétique fossile exploitant encore en 2050 le pétrole, le gaz et le charbon, “et ce même si l’on tient compte des progrès technologiques”.

Un système fondé sur les énergies vertes présenterait en revanche plusieurs avantages indéniables, poursuit l’analyse. Il permettrait une diminution des émissions de gaz à effet de serre ainsi qu’une baisse significative de la dépendance aux importations de combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon) “qui allège notre facture énergétique externe et réduit les risques politiques et économiques liés à ces importations”.

Enfin, un tel système permettrait la création de nombreux emplois. “Les créations nettes d’emploi s’expliquent principalement par les caractéristiques des technologies renouvelables: comparativement aux combustibles fossiles, leur intensité de travail est plus élevée et la chaîne de création de valeur est plus longue. Autrement dit, on crée davantage d’emplois par unité d’énergie produite (et consommée) dans un système renouvelable que dans un système fossile”, souligne l’étude, tout en évoquant plusieurs éléments (emplois en partie créés à l’étranger et non en Belgique, réduction d’emploi dans l’industrie énergivore, effet de productivité, métiers en pénurie) qui “complètent et nuancent l’analyse”.

L’étude estime encore que certaines conditions devront être réunies pour que ces emplois voient le jour, comme le développement d’un cadre politique “mûrement réfléchi et transparent”, et constate que le support à l’innovation en matière d’énergie (renouvelable) est à la traîne, faute de budgets suffisants. “Si l’on veut créer (de l’emploi dans) un futur 100% renouvelable, le travail ne manque pas: il faut continuer à développer les technologies sous-jacentes, à former le capital humain et à se donner le cadre institutionnel qui en permet l’émergence”, concluent les auteurs de l’analyse.

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