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La Belgique se porte bien mais elle n’est pas à l’abri d’une crise…

Voilà à peu près ce que l’on peut dire aujourd’hui : la Belgique se porte bien, parce que le moral est bon grâce aux prestations de nos Diables rouges. Elle se porte bien car les investisseurs étrangers nous font encore confiance ; la preuve, c’est que ce lundi, lorsque l’agence qui gère notre dette publique a dû lever 2,3 milliards d’euros, elle a pu le faire avec un taux d’intérêt historiquement bas ! Autrement dit, les investisseurs belges et étrangers ne se font pas prier pour acheter de la dette publique belge.

D’ailleurs, au dernier décompte, la dette publique belge est détenue à hauteur de 50,5% par des investisseurs étrangers ! C’est donc un grand signe de confiance. Si cela n’avait pas été le cas, ce papier leur aurait brûlé les mains et nous aurions eu toutes les difficultés à nous financer à un taux d’intérêt convenable.

Mais je disais aussi que si la Belgique se porte bien, elle n’est pas à l’abri d’une crise. On vient de le voir avec le “non” du Cdh à la note de l’informateur Bart De Wever. Au plus haut niveau de l’Etat, certains pensent même que nous irons tout doucement vers une forme de pourrissement des négociations, de sorte que l’opinion flamande, découragée, finisse par accepter (de guerre lasse) la formation d’une coalition gouvernementale qui ressemblerait fortement à celle qui gouverne actuellement le pays !

Mais au-delà de ce scénario, il y a déjà une chose de certaine, le prochain gouvernement sera confronté au fait que BNP Paribas devra sans doute payer une amende de 8 milliards de dollars pour avoir contourné un embargo américain sur certains pays comme l’Iran, le Soudan, Cuba ou encore la Syrie.

Comme vous le savez, l’Etat belge possède 10,30% du capital de BNP Paribas.
Autant en 2013, le fait d’être actionnaire de la banque française a permis à l’Etat belge d’encaisser 192 millions d’euros en dividendes, autant pour 2014, ce sera un choc budgétaire… car BNP Paribas ne versera probablement aucun dividende. Le pire, c’est que l’Etat belge, qui avait acheté des actions BNP Paribas au cours de 58 euros, se retrouve maintenant avec des actions qui sont cotées autour de 50 euros.. Autrement dit, il ne peut pas vendre sa participation dans BNP Paribas sinon il la vendrait à perte.

C’est clair, le prochain gouvernement va devoir racler les tiroirs et sans doute vendre encore d’autres bijoux de famille pour compenser les dividendes qu’il n’aura pas de BNP Paribas. En plus, et c’est officiel, le futur gouvernement devra trouver 14 milliards d’euros d’économies pour d’ici 2017. Ce sera aussi compliqué que d’arriver en quart de finale pour les Diables rouges.

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