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Plus démocratique que par le passé, le marché de l’art reste fort peu balisé

Acheter de l’art était considéré pendant longtemps comme un achat assez passionnel et un signe d’appartenance à une élite sociale. Depuis quelques années, l’investissement dans l’art s’est démocratisé et représente un investissement alternatif pour diversifier son portefeuille d’actifs.

Comme le rappelle le magazine Investir, à la différence des actions ou de l’immobilier, le marché de l’art est fort peu balisé. Difficile d’avoir des chiffres fiables par exemple. Seules les maisons de vente publient le volume de leurs transactions. En revanche, il n’y a pas de chiffres pour les marchands, ni pour les foires. Bref, il n’y a donc aucune donnée exhaustive sur l’évolution du marché dans son ensemble.

Ce marché est donc opaque (c’est d’ailleurs ce qui le rend propice au blanchiment d’argent et à l’évasion fiscale), mais en plus, ce marché reste assez confidentiel, malgré l’envolée des prix depuis dix ans. Il n’empêche, après une année très difficile en 2008, l’année de l’éclatement de la crise, le marché de l’art se porte bien. S’il n’y avait que 500.000 collectionneurs après la Seconde Guerre mondiale, le nombre de “consommateurs” d’art se chiffre aujourd’hui à 70 millions dans le monde.

Mais attention : même si l’art est devenu plus liquide que par le passé, le risque reste de ne pas pouvoir revendre ses oeuvres rapidement, que l’on s’adresse à des galeries, aux courtiers qui les connaissent ou même aux maisons de vente. Ça c’est le premier danger de l’investissement dans l’art. Mais l’autre danger, c’est que les chiffres publiés dans la presse ces dernières années ne donnent qu’une vision du haut de gamme du marché, qui lui effectivement se porte très bien. Pour vous donner une idée, l’adjudication d’une oeuvre de Francis Bacon a atteint le prix record de 127 millions d’euros l’an dernier.

Mais là encore, selon nos confrères d’Investir, le marché du haut de gamme (plus de 500.000 euros) représente moins de 1 % du nombre de transactions et est surtout tiré par des millionnaires situés en Asie et qui ont une soif de reconnaissance sociale ! Les adjudications intermédiaires de 5.000 à 500.000 euros concernent 30 % du marché, alors que les adjudications inférieures à 5.000 euros, celles qui concernent monsieur tout le monde représentent….. près de 70 % des transactions.

Oui, les chiffres mirobolants des maisons de vente dont les médias parlent tant cachent donc une tout autre réalité, et nettement moins glamour !

Et donc que ce soit l’art, le vin ou les voitures de collection, lorsqu’un investisseur veut se lancer dans des alternatives originales au marché des actions, il doit non seulement bien connaître ce nouvel univers, mais surtout ne pas se laisser aveugler par l’arbre qui cache la forêt.

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