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Une douche froide pour l’Espagne

Mais que veulent donc les marchés financiers ? La question s’est posée tout au long de ce lundi.

Ni les 100 milliards d’euros promis aux banques espagnoles, ni la victoire électorale de la droite en Grèce ce dimanche (une victoire censée éviter une contagion aux autres pays de la zone euro…) ne semblent rendre aux marchés la confiance qu’ils ont perdue.

Pire encore, ce lundi a été une journée noire pour l’Espagne. Pour la première fois, le taux d’intérêt à 10 ans a franchi le chiffre de 7 %. Or, 7 %, c’est le taux fatidique à partir duquel les plans de sauvetage en Grèce, en Irlande et au Portugal ont été déclenchés. C’est le taux à partir duquel la sonnette d’alarme s’enclenche, le taux à partir duquel aucun pays ne peut se financer. Bref, c’est le taux d’alerte maximal et il a été dépassé ce lundi.

Et donc, les élections grecques, qui en principe devaient donner un peu de répit aux Espagnols, se sont transformées en douche froide pour Madrid. Pourquoi ? Parce que jusqu’à présent, le gouvernement espagnol se réfugiait derrière les élections grecques pour expliquer la nervosité des marchés. En clair, le message des Espagnols était : ne vous inquiétez pas pour nous, aussitôt que la Grèce aura voté, la tension sur les taux d’intérêt va baisser et l’Espagne pourra souffler. Et c’est exactement l’inverse qui se passe, l’Espagne a vu ce lundi ses taux d’intérêt grimper !

En réalité, les marchés financiers ne font plus confiance à l’Espagne. Primo, ils pensent que les banques espagnoles n’ont pas besoin d’une aide de 100 milliards d’euros comme on l’a dit, mais sans doute de beaucoup plus. Les marchés financiers pensent que la situation des banques espagnoles est plus grave qu’on veut bien nous le dire. Secundo, les marchés financiers savent que cette aide de 100 milliards d’euros va d’une manière ou d’une autre devoir être supportée par le gouvernement espagnol et donc cela aggravera encore plus la dette publique espagnole.

Plus fondamentalement, les marchés financiers en ont marre d’avoir des plans à la petite semaine qui n’ont comme seul but que de gagner du temps. Les marchés financiers attendent un vrai plan global, une solution durable à la crise de la dette en Europe. Mais pendant que les marchés financiers asphyxient à petit feu l’Espagne, le feuilleton macabre continue.

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