Suu Kyi conseille aux investisseurs étrangers en Birmanie de ne pas négliger la politique

(Belga) L’opposante birmane et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi a appelé jeudi les investisseurs étrangers qui se pressent en Birmanie -dont le nom officiel est République de l’Union du Myanmar- à ne pas négliger les changements politiques nécessaires dans ce pays en pleine réforme, lors d’un forum économique organisé par l’Union européenne.

“Quiconque encourage l’économie, les investissements ou toute autre activité en Birmanie, tout en ignorant totalement dans le même temps la nécessité d’amender la Constitution, manque de pragmatisme”, a-t-elle dit devant la “EU-Myanmar Task force”, à laquelle participait la chef de la diplomatie de l’UE Catherine Ashton. La Constitution est un obstacle majeur à l’ambition d’Aung San Suu Kyi de devenir présidente en 2015 puisqu’elle interdit à un Birman marié à un étranger ou ayant des enfants étrangers d’accéder à la magistrature suprême. Or, elle a été mariée à un Britannique, aujourd’hui décédé, avec qui elle a eu deux fils. De plus, malgré les réformes économiques lancées dans ce pays isolé de la scène internationale pendant plusieurs décennies de junte militaire, la Constitution assure toujours qu’un quart des sièges du Parlement sont réservés aux militaires, qui conservent une forte empreinte, tant dans la sphère politique qu’économique. “Nous croyons à un développement économique fondé sur le développement social et politique du pays comme faisant partie d’un tout”, a ajouté Aung San Suu Kyi, défendant la politique prônée par son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). L’opposante birmane a également défendu un modèle d’Etat fédéraliste, qui pourrait être une solution dans ce pays confronté à plusieurs conflits avec ses minorités ethniques. “Nous voulons tous un Etat fédéraliste car cela assurerait la satisfaction et la confiance envers tous nos peuples”, a-t-elle plaidé. Cet engagement pro-fédéraliste intervient alors qu’Aun San Suu Kyi a été très critiquée pour son manque de réaction après des violences anti-musulmanes en Etat Rakhine et des affrontements entre armée et rebelles de l’Etat Kachin. Depuis la dissolution de la junte en mars 2011, le gouvernement du président réformateur Thein Sein a conclu des cessez-le-feu avec la plupart des principaux groupes rebelles de minorités ethniques, mais pas avec l’Armée pour l’indépendance kachin (KIA). (Belga)

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