L’ADN de la Cobra au poignet

La montre Capeland Shelby Cobra. © Neftali Notario

Entre le légendaire Carroll Shelby et la maison Baume&Mercier, un véritable déclic s’est produit : celui de l’inspiration. Sarah Sandmeier, Chief of Design Studio de la Manufacture, lève le voile sur la manière dont s’est déroulé le processus créatif qui a vu naître la Capeland Shelby Cobra.

Il a remporté 11 victoires sur un total de 20 courses. Son écurie a été couronnée du titre de champion FIA GT. En outre, il fut le premier vainqueur récompensé à la fois en tant que pilote, directeur d’écurie et constructeur. Un exploit jamais réédité dans les annales du sport automobile. Son nom, Carroll Shelby, résonne dans les mémoires tant le parcours de cet Américain, en perpétuelle quête d’excellence, s’apparente à celui d’une légende. En effet, avant de devenir un constructeur et un manager de renom, il fut l’un des pilotes américains les plus adulés des années ’50. Et lorsqu’il décida d’arrêter sa carrière de pilote suite à des problèmes cardiaques, il se chercha un nouveau défi.

Une voiture de route et de course 100% américaine

Tel fut son projet ultime. La Cobra allait devenir la voiture la plus redoutablement puissante jamais construite. Et c’est lui qui en sera à l’origine. En lui rendant hommage avec la Capeland Shelby® Cobra, Baume&Mercier a traduit la passion de la performance dans un concept particulièrement élégant, sans pour autant négliger la puissance. Mais comment le processus de création d’une telle montre se déroule-t-il ? Sa dessinatrice Sarah Sandmeier nous en parle avec enthousiasme.

Légende Carroll Shelby.
Légende Carroll Shelby.

A quelle source un designer puise-t-il son inspiration pour concevoir une montre ? ” Au déclenchement d’une émotion “, confie Sarah. ” Pour moi, une montre est un microcosme. ” Flashback : la Capeland est un garde-temps qui existait déjà chez Baume&Mercier. Il s’agit d’une opportunité de nouer un partenariat avec une marque de voiture, la société Carroll Shelby, qui lui a donné son nouveau visage. Et en allant rendre visite à un collectionneur passionné par la Cobra, Sarah Sandmeier a immédiatement entrevu le potentiel qui se présentait à elle. Car ce qui intéresse une designer comme elle, ce sont les matières, les formes, les structures. Et là, elle a tout observé. Et pris plus de 500 photos. Plus tard, en rentrant au bureau, elle s’est directement mise au travail. ” J’ai classé toutes mes photos : les phares, les compteurs, le volant, les jantes, les sièges, etc. ” Elle est aussi revenue de son périple avec un morceau de tôle sous le bras, dont la couleur était le fameux ” Guardsman blue ” de l’écurie Shelby. Et par la suite, on lui fit expédier un siège de Cobra. ” Il trônait à côté de mon bureau. ” Tous les éléments étaient donc réunis pour qu’elle trouve l’inspiration. ” C’est comme cela qu’est née l’énergie de commencer à m’investir.

L’idée, c’était de partir de la montre Capeland et de garder tant la boîte que le volume, tout en les ‘customisant’ ” Cobra “. Entendez, ” de faire une création qui dégage ce parfum de voiture, mais qui garde les racines de la marque et du modèle Capeland. ” Le résultat en a été deux montres en édition limitée : 98 exemplaires pour la version en or rose, et 1.965 pièces pour celle en acier.

Il existe 98 exemplaires numérotés en or rose, parce que le nombre 98 était le chiffre porte-bonheur de Caroll Shelby inscrit sur la voiture, et 1.965 montres en acier, parce que ce fut l’année de la victoire de la course contre Ferrari.

Un garde-temps calqué sur l’ADN de Cobra

Cela dit, il y avait des prérequis. Ainsi, le cadran devait être bleu. ” Je ne voulais pas forcément le bleu initial de la voiture, car on ne pouvait pas le réaliser avec la technique galvanique, qui est la plus élégante en horlogerie – un traitement métallique qui lui confère un aspect très chatoyant -, mais nous nous en sommes inspirés. ” Le souhait était également de reproduire les lignes que l’on retrouve sur la voiture, mais pas à l’identique, c’est-à-dire blanches. ” Cela aurait été trop voyant, pas vraiment en phase avec l’ADN élégant de Baume&Mercier. ” C’est donc un ton sur ton de deux bandes mates qui figure sur ces cadrans satinés soleil. Et les touches de couleur rouge ? ” Ce qui était intéressant, c’était de reprendre dans les compteurs chronographe, minutes et heures, ces petits écriteaux rouges qui se retrouvent souvent dans ceux des voitures. ” Toujours avec la volonté que ces attributs ne soient pas trop évidents pour éviter l’aspect tape à l’oeil, la tranche des bracelets – en alligator, un cuir classique par excellence – représente aussi un modèle de créativité : la doublure en cuir de veau avec apprêt caoutchouc dans les tons rouges est rebordée vers le haut, l’alligator étant cousu sur le dessus, alors que classiquement, le bracelet est assemblé de façon inverse, la couche supérieure étant rabattue vers le dessous sur lequel vient s’ajouter la doublure. Les aiguilles, quant à elles, reprennent l’inspiration du volant de la voiture et sont en Superluminova afin de s’illuminer la nuit. Enfin, le fond ouvert offre une vue sur le mécanisme et le mouvement, et la signature de Caroll Shelby est décalquée sous la glace. Une belle authenticité au poignet…

L'ADN de la Cobra au poignet

Et le serpent ? Mais où est donc le cobra, emblème de cette voiture mythique ? Observez bien, il est placé sur le contrepoids de l’aiguille des secondes, découpée très finement. ” Le cobra n’est pas visible au premier coup d’oeil, c’est comme un petit trésor. ” Preuve à nouveau que le luxe réside dans la cherche du parfait équilibre entre esthétique et technique, pour exprimer ce que l’on souhaite. Et célébrer ces moments d’éternité qui témoignent du pouvoir de la volonté de l’homme.

Chaque idée n’est pas forcément la bonne ou la meilleure, on doit passer par pas mal de recherches et de prototypes. Globalement, créer une montre prend minimum deux ans.

Tous les garde-temps de la collection Capeland Shelby Cobra sont livrés dans un coffret spécial, avec une Cobra 427 miniature ainsi qu’une brochure et une carte personnalisées. Les propriétaires du chronographe flyback reçoivent en outre un livre qui retrace toute l’histoire de la Cobra.

Texte: Nathalie Marchal

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content