Josh Hartnett : ” Je me trouve moins intéressant que je ne pensais l’être “

Josh Hartnett (Marc O'Polo). © Marc O' Polo

La nouvelle campagne de Marc O’Polo a été réalisée par le photographe vedette Bruce Weber dans le cadre paradisiaque de Montauk à Long Island. Face à l’objectif ? L’acteur Josh Hartnett qui a accordé un entretien à Trends Style.

La nouvelle campagne de Marc O’Polo fait ainsi une nouvelle fois honneur au slogan que la marque d’origine suédoise a lancé en 1967 : Follow your nature. Bruce Weber demeure, lui aussi, fidèle à son image. Cet éternel porteur de bandana ne jure que par le noir et blanc et la photo argentique. Une approche qui donne lieu à des photos pures et intemporelles correspondant parfaitement à l’ADN de Marc O’Polo. Le goût des matières que prône la marque se doit d’être souligné et il faut donc que les images expriment la qualité et la structure des tissus.

Bien qu’il soit aussi un excellent portraitiste, Bruce Weber revendique comme spécialité la pratique de la photo de mode qu’il compare volontiers à un stage d’entraînement, idéal pour cultiver sa discipline et sa patience. Tirer le portrait de célébrités lui apparaît plus ardu et, du reste, ne lui réussit pas toujours. Car il lui est impossible de bien faire s’il ne sait pas comment s’y prendre avec l’ego de son modèle.

La musique est le meilleur mode de communication, surpassant les langues et les cultures. Mieux : elle peut servir d’initiation à d’autres cultures.

Entre les prises, Josh Hartnett parle de sa vie et de ce qui l’intéresse : sa paternité récente, la musique, le tennis, et, bien entendu, la comédie et l’écriture. ” L’amour de la musique me vient de mon père. Il gagnait sa vie en dirigeant des chantiers, mais il consacrait tout son temps libre à la musique. Des musiciens se réunissaient dans la cave de notre maison. Pour mon père, cela représentait la vie sociale. Ma soeur et mes deux frères ont hérité de ce gène musical. Ce n’est pas mon cas, malheureusement. Je joue très mal de la guitare et du piano. Mais cet environnement qui a bercé ma jeunesse a laissé des traces. Je n’apprécie rien de plus au monde que la musique. C’est, selon moi, la perfection en matière artistique. Mon plus jeune frère est saxophoniste de jazz et où qu’il aille dans le monde, il trouve des gens avec qui jouer. La musique est le meilleur mode de communication, surpassant les langues et les cultures. Mieux : elle peut servir d’initiation à d’autres cultures. Aujourd’hui, il est possible d’entendre de la musique venue de partout. Mais cela a aussi son revers : le nivellement. Tout le monde ayant accès à tout, on finit par entendre les mêmes choses partout et l’on perd le lien avec les traditions. “

Actuellement, Josh Hartnett écoute beaucoup de musique noire – particulièrement Black Messiah, le dernier album de D’Angelo. Et cela l’a amené à se plonger dans la musique soul d’autrefois : Curtis Mayfield, Sly & The Family Stone, James Brown… ” Si, auparavant, j’étais attiré par les mélodies sombres et mélancoliques, aujourd’hui, je le suis plutôt par les musiques joyeuses. Peut-être parce que je suis devenu père. Un bébé est un incitatif à examiner les aspects positifs de la vie, plutôt que de se contempler le nombril et de réfléchir à la place que l’on occupe dans le monde. Savoir que je suis responsable de quelqu’un m’a rendu moins égocentrique. Je me trouve beaucoup moins intéressant que je ne pensais l’être. “

Dree Hemingway et Josh Hartnett : le travail de mannequinat pour la campagne printemps-été de Marc O'Polo.
Dree Hemingway et Josh Hartnett : le travail de mannequinat pour la campagne printemps-été de Marc O’Polo.© Marc O’Polo

Dans les années 1990, Josh Hartnett était le parfait pin-up boy dont rêvent les adolescentes. Sa réputation de séducteur l’a poursuivi longtemps et son tableau de chasse est impressionnant, comptant, entre autres, Scarlett Johansson et Gisele Bündchen. Les choses sont devenues plus sérieuses avec l’actrice anglaise Tamsin Egerton (St. Trinian’s, Keeping Mum) avec laquelle il vit depuis 2013. Leur petite fille est née fin 2015. Une paternité dont Josh Hartnett est visiblement ravi. ” J’y vois un maximum de points positifs. Je me suis intensément réjoui de cette expérience. J’essaie de ne pas me trop focaliser sur l’éducation de ma fille, mais je suis très impatient de pouvoir partir avec elle explorer le monde et lui expliquer ce que je sais et ce que j’ignore. Une telle perspective est réjouissante. “

Le tennis est une autre passion de Josh Hartnett. L’an dernier, on l’a vu à Wimbledon dans la loge de la famille royale britannique. ” Cela s’est passé d’une manière cordiale. La simplicité des conversations contrastait totalement avec l’image gonflée qu’imagine le monde extérieur. ” Il est aussi un hôte très assidu de l’US Open, auquel il a assisté ces quinze dernières années, chaque fois que son agenda le lui permettait. ” Je joue horriblement mal au tennis – c’est la même chose qu’en musique – mais en tant que spectateur, cette discipline me plaît beaucoup. J’ai été un fervent supporter de Rafael Nadal dès le premier jour. Dommage qu’il souffre souvent de blessures ces derniers temps. Cela dit, je suis très enthousiaste aussi lorsqu’un joueur inattendu gagne un grand tournoi, comme Stan Wawrinka. “

J’aime l’Europe. Cette idée que le cinéaste vise à l’oeuvre d’art et que les collaborateurs impliqués soutiennent cette approche est très européenne.

Récemment, Josh Hartnett a beaucoup séjourné en Europe, notamment pour les prises du film The Mountains and the Stones et de la 3e saison de la série Penny Dreadful. ” J’aime l’Europe. Cette idée que le cinéaste vise à l’oeuvre d’art et que les collaborateurs impliqués soutiennent cette approche est très européenne. Et influence très certainement l’industrie américaine du cinéma. La technologie a permis de réaliser à bon marché des choses intéressantes, et ce développement a rendu l’industrie plus démocratique. J’ai des amis à New York qui, eux aussi, optent de plus en plus pour de petites productions. En cas de succès, les bénéfices sont très élevés. “

Deux films sont inscrits à son programme en 2016 : Valley of the Gods, mis en scène par Lech Majewski (scénariste du film Basquiat, 1996, signé Julian Schnabel) et Gut Instinct de Daniel Roby. Josh Hartnett y tient le rôle – principal – de Victor Malarek, journaliste d’investigation qui, dans les années 1980, révéla un scandale impliquant des policiers et des membres du gouvernement du président Ronald Reagan. Comment l’acteur choisit-il ses projets ? ” Selon deux critères : ce film raconte-t-il une histoire ou développe-t-il un point de vue qui me sont inconnus ? Le metteur en scène est-il quelqu’un que j’apprécie et qui peut m’aider à raconter l’histoire ? Si les réponses aux deux questions sont positives, je m’engage. “

Josh Hartnett (Marc O'Polo).
Josh Hartnett (Marc O’Polo).© Marc O’ Polo

Devenu producteur depuis 2008, Josh Hartnett travaille aussi à son propre film. ” J’ai toujours désiré écrire et réaliser. Longtemps, je me suis dit : ” Voilà ce que je ferai un jour. ” Mais, suite à ma paternité, j’ai pris conscience que la vie est courte. Je dois donc m’y atteler dès à présent. J’en suis actuellement à la phase d’écriture du scénario. J’y travaille avec mon partenaire en écriture, Matt Bennett. “

Josh Hartnett pourrait-il envisager d’écrire un journal intime comme sa partenaire à Montauk, Dree Hemingway, l’a récemment entrepris en vue d’améliorer son expression créative personnelle ? ” A divers moments de ma vie, j’ai en effet été tenté de mettre mes réflexions par écrit. Et cette envie se manifeste encore de temps à autre. Il m’arrive de remplir de nombreuses pages, et de rester ensuite longtemps sans rien écrire. Pourtant, beaucoup me disent que le seul fait d’écrire régulièrement les aide à avoir de l’emprise sur leurs sentiments et à mettre de l’ordre dans leur chaos interne. Ecrire constitue indéniablement une bonne thérapie. “

L’entretien s’achève par une question insolite. Quels seraient les convives lors d’un dîner idéal ? ” Je trouverais intéressant d’avoir à table les générations futures de ma famille. Je serais très curieux de leur jugement à propos de ce que nous faisons actuellement. On pourrait du reste ajouter quelques membres plus anciens de la famille. Que se passerait-il si l’on rassemblait toutes les générations du passé et du futur ? Ne serait-ce pas extraordinaire ? Et quels mets servirait-on ? Tant qu’à rester dans l’aventure, autant proposer des plats d’astronautes, je n’en ai jamais goûté. ”

Texte PETER VAN DYCK

CINÉMA

Josh Hartnett est né le 21 juillet 1978 d’une mère d’ascendance suédoise et norvégienne, Wendy Anne Kronstedt, et d’un père d’origine irlandaise et allemande, Daniel Thomas Hartnett. Après avoir divorcé, sa mère s’est établie à San Francisco et Josh Hartnett a été élevé par son père et sa belle-mère, à Saint Paul (Minnesota). Sa jeunesse a été dominée par le football américain mais son rêve de faire une carrière sportive a été réduit à néant par une blessure au genou. Sur le conseil d’une tante, il s’est présenté à une audition pour un spectacle théâtral basé sur des récits de Mark Twain et, à sa grande surprise, il a décroché le rôle principal. Remarqué par un recruteur local, il a reçu des missions de mannequinat. A l’occasion d’un job d’étudiant dans une vidéothèque, il s’est pris de passion pour le cinéma – l’appel de Hollywood. Après ses études secondaires, il est parti à Los Angeles et a décroché son premier rôle en 1997 dans la série Cracker, très vite retirée de l’antenne. Mais son talent avait été remarqué et, en 1998, il a tenu le rôle du fils de Jamie Lee Curtis dans le film d’horreur Halloween, 20 ans après, avant d’en obtenir divers autres – notamment dans Virgin Suicides (2000) de Sofia Coppola, Pearl Harbor (2001), La Chute du faucon noir (2001) de Ridley Scott, 40 jours et 40 nuits (2002), Sin City (2005), Le Dahlia Noir (2006). Depuis 2014, il joue dans la série d’horreur Penny Dreadful.

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