Attente récompensée

L'Alfa Romeo Giulia : conduire, c'est davantage que se garantir une mobilité efficace, du confort et une bonne valeur résiduelle. © Alfa Romeo

Une voiture, cela sert avant tout à rouler. Il en a largement été tenu compte devant les tables à dessin d’Alfa Romeo. La nouvelle Giulia se présente comme la berline qui remet la marque italienne en selle.

On allait passer de 1967 à 1968. Dehors, la neige tombait. Le voyage en train vers l’Italie était long mais qu’importe, il y avait de la joie dans l’air. Ville d’arrivée ? Carezza. On n’oublie jamais la première destination lointaine de sa vie. L’hôtelier attendait à la gare. En personne. Pour emmener ses clients vers son hôtel à bord d’une… Alfa Romeo Giulia 1300. Leçons de ski ? Nouveaux copains ? Oubliés. Seul, ce trajet de la gare à l’hôtel est resté gravé sur le disque dur de la mémoire.

Un peu moins de quarante ans plus tard, 2016 s’efface à son tour devant 2017. La Giulia 1300 et ses versions dérivées – Giulia Ti, Giulia Super… – sont devenues des ancêtres très appréciés. Mais Alfa Romeo expose à nouveau une Giulia dans ses show-rooms. Année ? 2017. La marque la positionne comme une concurrente de ces berlines allemandes (BMW Série 3, Audi A4) si populaires comme voitures de société. Lors d’un test comparatif publié par un magazine automobile français qui fait autorité, la Giulia apparaît même comme la gagnante incontestable. La pertinence d’un tel test reste pourtant relative. Une Alfa se choisit (aussi ou surtout ?) parce que conduire, c’est bien plus que se garantir une mobilité efficace, du confort et une bonne valeur résiduelle, voire d’autres données rationnelles. Une telle voiture se distingue par le potentiel de séduction qui émane de sa ligne et de son charisme. Et par la stimulation sensorielle éprouvée, sitôt que le moteur démarre.

Dans l’univers des voitures de société, ce modèle se pose en changeur de donne. Grâce à trois atouts majeurs : son moteur diesel, son comportement routier et sa ligne. Sous le capot, un mini turbo-diesel d’un litre et demi à peine. Alfa Romeo a délibérément résisté à la tentation du downsizing. Il est clair que du point de vue scientifique, une cylindrée de deux litres et demi est et reste l’idéal pour un quatre cylindres. Il suffit de 7 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Et, grâce à sa confortable cylindrée, la Giulia 2,2d se contente de 4,2 litres aux cent. Bientôt sortira également une version dont le moteur diesel n’émettra que 99 grammes de CO2.

Cette voiture peut changer de nature. Le bouton de l’ADN situé à coté du levier de vitesse permet d’en choisir le tempérament.

TOUT Y EST NEUF

Mais le plus impressionnant est la sensation que l’on éprouve au volant. Le châssis est une perle d’équilibre, assorti d’un avant-train docile qui négocie rapidement et aisément les virages. Sportive, tranchante, directe, cette voiture peut changer de nature, et c’est au conducteur de déterminer celle-ci. Il suffit de presser le bouton de l’ADN situé à gauche du levier de vitesse et l’on peut donner, à sa guise, priorité au confort ou à la sportivité – au dynamisme – assortie d’une sobriété maximale. Le moteur et la boîte automatique se comportent à chaque fois différemment.

Ce plaisir de conduire ne relève pas du hasard. Car il y a longtemps que les amateurs de ce type de voiture attendaient la nouvelle Giulia. Dans la gamme Alfa Romeo, elle comble le vide laissé après que la marque a mis un terme, en septembre 2011, à la production de la 159. Cinq ans sans compter une berline moyenne dans la gamme, c’est long pour un constructeur. Et ce vide suscitait les questions de la presse spécialisée : ” Mais que font donc ces Italiens ? “

Cette longue attente ne pouvait pourtant aller que de soi, Alfa Romeo ne voulant prendre le moindre risque. Pour ce projet, la marque a convoqué l’élite des designers, des ingénieurs, des stylistes et autres spécialistes. Mais ceux-ci ont exigé de disposer du temps nécessaire. Les responsables ont obtenu les délais demandés et eu carte blanche pour créer un produit unique : dans la Giulia, tout est neuf – du premier croquis au dernier boulon serré. Et sans compromis. Exemple ? Sa plate-forme comporte du fer très élastique mais aussi des matériaux composites et de l’aluminium en vue de réduire le poids et de permettre un comportement routier aussi souple que possible. Aucun élément n’a été repris des modèles antérieurs. Et certains choix techniques s’avèrent audacieux. Dont le recours à la propulsion arrière, condition indispensable au plaisir de conduite. Il faut remonter à l’Alfa 75 pour se souvenir d’une berline à propulsion arrière figurant dans le show-room du constructeur italien.

La Giulia change aussi la donne pour la marque qui propose désormais une gamme à nouveau complète – la Giulia, la Mito, la Giulietta et la 4C. De quoi faire figurer à nouveau les Italiens sur la carte mondiale de l’automobile.

www.alfaromeo.be

TEXTE JO BOSSUYT

Alfa Romeo se doit d’entretenir sa réputation de sportivité. Il existe donc une variante ultra-rapide de la Giulia : la Giulia Quadrifoglio. Sous le capot ? Un moteur six cylindres en V de 2,9 litres, assisté par un bi-turbo. Sur ce plan, la marque s’est fait seconder par ses voisins de Ferrari, plus précisément par l’équipe responsable de la California T. Il en résulte une cavalerie italienne de pas moins de 510 ch et un couple maximum de 600 Nm. S’il est mis à profit sans réserve, ce moteur réalise des prestations inouïes. Ainsi, les 100 km/h s’atteignent en moins de 4 secondes. Une performance digne de la Formule 1, avec des vitesses de pointe de plus de 300 km/h. Pour le reste, il n’est question que de très haute technologie. L’axe d’entraînement chargé de la transmission arrière, par exemple, est en fibre de carbone.

Pour qui n’en demande pas tant mais souhaite rester dans une configuration musclée, il y a la Giulia Veloce (veloce = rapide en italien). Rapide mais sûre aussi, grâce à sa traction à quatre roues qui répartit savamment les 280 ch de son turbo 2 litres. Question allure et finition, la belle attire les regards : le détourage noir laqué de ses portières souligne sa nature dynamique. A l’arrière se trouve un diffuseur – une technologie empruntée à la F1 – et dans l’habitacle, de l’aluminium sur le tableau de bord, et du cuir perforé. Les jantes d’acier de 18 pouces lui donnent une excellente assise sur l’asphalte.

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