Mémoire en carats

La devise de la maison Piaget: toujours faire mieux que nécessaire. © Piaget

C’est dans les Golden Sixties et leur esprit de liberté et de fantaisie que PIAGET a affirmé son style particulier, comme en témoignent plusieurs pièces conservées dans les Collections Privées de la marque, à Plan-les-Ouates près de Genève. Découverte.

Le choix d’une expression stylistique audacieuse, associée à un positionnement très haut de gamme, fait de la maison Piaget une marque à la personnalité particulière. Une philosophie d’entreprise à laquelle elle n’a jamais failli depuis sa fondation, en 1874. Cette quête d’originalité, associée à la devise ” Toujours faire mieux que nécessaire “, a marqué de son influence les hautes sphères de l’univers de l’horlogerie et de la joaillerie. Côté montres, cela a donné naissance à 37 mouvements, dont 25 extra-plats et 11 à complications majeures, le tout ponctué de 14 records de finesse. Et côté bijoux, à des créations sophistiquées, parfois extravagantes, mais toujours élégantes.

PRECIOUS ONLY

Marque horlogère au départ, Piaget a imposé son style joaillier dans les années 1960. Cela coïncide avec l’époque où ses deux célèbres calibres extra-plats 9P (à remontage manuel) et 12P, lancés respectivement en 1957 et en 1960, consacrent son expertise et son statut de maison de haute horlogerie. Et où la marque décide de ne développer que des produits en métaux précieux – l’or et le platine.

La finesse de ces deux premiers mouvements ouvre le champ de tous les possibles aux designers, leur offrant une grande liberté esthétique et de belles possibilités de fantaisie. Les montres se transforment alors en véritables petits joyaux sertis de diamants, de rubis et d’émeraudes. Piaget devient ” le joaillier du mouvement “, affirmant un style fort et caractéristique.

S’attachant autant à la transformation esthétique qu’aux spécificités techniques, les horlogers et les joailliers – une quarantaine de métiers au total – travaillent de concert chaque fois qu’une nouvelle complication voit le jour, afin d’en imaginer également une version sertie de pierres. Les cadrans et bijoux en pierres dures ou semi-précieuses – plus d’une trentaine différentes, dont l’onyx, la turquoise, le jade, le lapis-lazuli ou la topaze – font leur apparition dans la collection, donnant lieu à des foisonnements de couleurs. Et le travail de l’or devient, lui aussi, emblématique de l’expertise Piaget : les bracelets, entre autres, sont façonnés en interne par des artisans – notamment des bijoutiers-chaînistes – maîtrisant remarquablement la complexité des emmaillements sophistiqués et sachant donner à ce métal précieux la souplesse d’une étoffe.

Née comme maison dédiée à l’horlogerie, Piaget devient aussi un joaillier à part entière dans les années 1960.

Historiquement conçue comme une maison dédiée à l’horlogerie, la marque devient donc aussi, dans les années 1960, un joaillier à part entière. Et la création de pièces exceptionnelles – uniques ou en séries limitées – très prisées par la jet-set, permet à la haute joaillerie Piaget de se tailler une place sur la scène internationale.

LES VITRINES ÉCLAIRÉES DU PASSÉ

Une montre turquoise de la maison Piaget.
Une montre turquoise de la maison Piaget.© Piaget

Cette riche identité, Piaget a souhaité lui consacrer un département à part entière – un projet initié en janvier 2013. Pour le diriger, il fallait une personnalité qui, en plus de connaître parfaitement la maison, soit également passionnée par son histoire. Directrice de la Communication Piaget entre 2000 et 2012, Béatrice Vuille-Willemetz s’est toujours attachée à exprimer le caractère de la marque au travers de ses programmes de communication. Elle était donc toute désignée pour en organiser, structurer et documenter ses remarquables Collections Privées. Trends Style l’a rencontrée il y a peu à Plan-les-Ouates, l’une des deux manufactures intégrées de l’institution. C’est dans ce vaste bâtiment contemporain situé aux portes de Genève que les 900 pièces d’horlogerie et de joaillerie, ainsi que toutes les collections d’archives de la maison, sont précieusement conservées et régulièrement enrichies de nouvelles sitions par les bons soins de Béatrice Vuille-Willemetz et de son équipe.

Dans la galerie du patrimoine sont exposées les pièces parmi les plus marquantes de ces collections (voir encadré). Un lieu relativement sombre où les éclairages ne ciblent que les vitrines. Béatrice Vuille-Willemetz : ” Ces pièces sont très représentatives du style et du savoir-faire de Piaget ” . Il s’agit, pour beaucoup d’entre elles, de pièces acquises auprès de collectionneurs ou dans les ventes et ” caractéristiques de l’époque où la maison a vraiment pris ses marques, dans les années 1960-70 “. Et si certaines sont connues grâce aux affiches publicitaires de l’époque – qui figurent dans les archives de la maison -, les retrouver en l’état n’est pas toujours évident. ” Surtout celles qui intègrent des pierres importantes, car elles peuvent avoir été transformées ou modifiées au fil du temps. ”

www.piaget.fr

TEXTE NATHALIE MARCHAL

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