Le SUV chargé d’une mission

Le F-Pace: le SUV de Jaguar. © Nick Dimbleby

Il ne restait plus, pour JAGUAR, qu’une chapelle à explorer. C’est chose faite. Le SUV F-Pace s’exposera d’ici peu dans les show-rooms.

Il y a longtemps déjà, le responsable RP d’une marque automobile a un jour expliqué comment il fallait percevoir une voiture : ” Ce sont quatre roues, un volant et un moteur. Le reste est de l’émotion “. Un peu court, peut-être ? C’est ce que l’on pouvait penser. Mais en définitive… L’émotion est synonyme d’expérience, de jouissance de quelque chose, et ce quelque chose peut très bien être une voiture. Si l’on voit les choses sous cet angle, cet homme avait raison. Et il savait de quoi il parlait, n’étant autre que le responsable RP de Jaguar.

Le temps a passé. Et la maison Jaguar a singulièrement évolué. Ces dix dernières années, elle a vécu la cure de jouvence la plus extraordinaire de l’histoire automobile. Petit constructeur, elle a produit de grosses berlines et des coupés sportifs à deux places, dont l’allure classique était sans égale. Tous se distinguaient par des tableaux de bord en bois et un moteur communiquant sa puissance aux roues arrière : deux caractéristiques sacrées pour tout amateur de Jaguar. De cette image, il ne reste plus grand-chose. La ligne de modèles très dignes s’adressant à des classes d’âge plus élevées a fait place à une gamme de voitures dynamiques combinant la génétique noble de la marque à une image de sportivité. Construire un petit modèle tel que la XE selon les normes classiques ? C’était jadis impensable. Mettre un turbo diesel sous le capot ? Tous les labels haut de gamme l’ayant fait, c’est désormais devenu acceptable chez Jaguar. Tout comme le quatre cylindres, alors même qu’autrefois, produire une Jaguar sans ses six, huit, voire douze cylindres, eût été une hérésie. Aujourd’hui, chacun se réjouit de tester une première fois ce turbo diesel de 180 chevaux. Un break Jaguar ? Jamais personne n’aurait osé l’imaginer mais il se trouve bel et bien dans les concessions actuellement.

Quiconque aurait prédit il y a vingt ans que Jaguar construirait un jour une voiture tout-terrain aurait été traité de fou.

Et voilà qu’arrive le F-Pace. Un SUV compact avec lequel la marque dépasse toutes les bornes. Quiconque aurait prédit il y a vingt ans que Jaguar produirait un jour une voiture tout-terrain aurait été traité de un fou. D’autant que le F-Pace ne se contente pas d’être son premier SUV : il est aussi chargé d’une mission – celle de promouvoir Jaguar au titre d’acteur mondial du marché automobile, le segment des SUV (Sports Utility Vehicle) connaissant aujourd’hui un succès inédit en Europe occidentale, mais aussi aux Etats-Unis et dans des marchés en plein essor tels que la Chine.

UNE JAGUAR, PAS UNE LAND ROVER

Pour présenter ce modèle à la presse internationale, Jaguar a emmené une escouade de voitures de test au Monténégro. Et pris ses quartiers à l’hôtel Sveti Stefan. Le F-Pace est resté plus longtemps que prévu dans le pipe-line. La raison ? La marque ne voulait en aucune manière construire un SUV ordinaire. Il fallait qu’il soit le meilleur. David Shaw, chef de l’équipe d’ingénierie : ” Il en a résulté une voiture qui est aussi proche que possible de ce que Jaguar avait projeté dans ses premières esquisses. Il s’agit donc clairement d’un SUV très sportif et non d’une Land Rover en habit Jaguar “.

Le F-Pace est aussi chargé d'une mission
Le F-Pace est aussi chargé d’une mission© Nick Dimbleby

Le F-Pace cumule le raffinement de la XF et la maniabilité de la XE, petite berline très dynamique. Il est construit sur la même plate-forme que les récentes XE et XF, mais près de 90 % de ses pièces détachées sont nouvelles et ont été dessinées spécialement pour lui. La structure de la carrosserie est en aluminium pour près de 80 %, ce qui limite le poids total à 1.665 kilos et permet au turbo diesel de 2 litres d’être performant en termes d’économie de consommation. Pour ce premier SUV, Jaguar n’a pas recouru aux solutions les plus simples. Vivant sous le même toit que Land Rover, il lui aurait été facile de l’équiper de l’excellente technologie de motricité à quatre roues de Land Rover, mais Jaguar a préféré développer son propre système dans lequel la puissance est envoyée directement aux roues arrière et ne sollicite – partiellement – les roues avant que lorsque la tenue de route et l’adhérence le requièrent.

Pour mener tout cela à bien, le F-Pace est doté de capteurs pouvant effectuer des mesures jusqu’à 500 fois par seconde. Ceci explique pourquoi, lors de la première présentation impliquant des prototypes, l’instructeur a entraîné le F-Pace par monts et par vaux, l’a traité comme une voiture de rallye et conduit sans ménagement à travers boue et gravats. Confortable, le F-Pace a de l’allure, des capacités de conduite, et conserve tous ses talents sur le terrain. Jadis, mieux valait sans doute maintenir les roues arrière motrices de sa Jaguar sur l’asphalte… Mais le passé est révolu. ?

www.jaguar.be

TEXTE JO BOSSUYT

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