De la laine 100 % british

Jeremy Hackett : "Il existe de nombreuses qualités de laine".

Hackett lançe sa première collection pop-up ‘Sheep, Shape and London Fashion’, en hommage à l’industrie britannique séculaire de la laine. Rencontre avec Jeremy Hackett, icône de style et créateur de la griffe.

Il y a trois ans, Jeremy Hackett, créateur de la marque de mode éponyme, a investi dans un troupeau de moutons Wensleydale, dans le sud-ouest de l’Angleterre, et en a fait soigneusement filer les toisons pour en fabriquer une laine de qualité supérieure. Aujourd’hui, on en trouve le produit dans les boutiques Hackett, sous la forme d’une douzaine de looks différents, bien finis, originaux et audacieux. Jeremy Hackett : ” Nous avons choisi ces moutons parce que leur laine est moins rêche que celle des autres races. Au départ, nous avions l’intention de produire une ligne de vêtements très exclusive. Inspiré par le Prince Charles qui avait promu la laine britannique en 2010 via la Campagne pour la laine, j’ai commencé par travailler en séries limitées sur la base des classiques carreaux prince de galles. Une étoffe uniquement disponible dans cette exécution et dans le département sur-mesure de nos magasins. Pour les motifs qui ont suivi, mon ambition première a évolué du simple artisanat à une approche plus commerciale. Car il existe un marché mondial pour un tel produit. Tout le monde semble séduit. Nous voulons mettre l’accent sur la laine britannique, mais aussi attirer l’attention sur le fait qu’il en existe de nombreuses qualités “.

Nous avons délibérément adouci les aspects créatifs extrêmes de Tommy Nutter.

Hackett possède une longue expérience des laines les plus raffinées et les plus belles, travaillant depuis longtemps avec l’un des ateliers de tissage les plus réputés : Fox Brothers & Co. ” Notre collaboration dure depuis 25 ans. Sa flanelle et sa laine d’agneau sont les meilleures du monde. Chaque saison, nous créons des modèles exclusifs inspirés par leurs énormes archives. Un privilège, lorsqu’on sait qu’ils ont commencé à tisser la laine en 1772. Choisir dans leur immense offre constitue un véritable plaisir. “

Mais il n’y a pas que la laine très raffinée qui intéresse Jeremy Hackett. Pour donner un look & feel particulier à cette collection capsule, il est retourné aux années de ses débuts, lorsqu’il était vendeur dans Savile Row, le paradis du gentleman classique réputé pour ses impeccables costumes sur mesure. ” Je n’avais que 19 ans et j’ai d’excellents souvenirs de mes trois premières années là-bas. J’y ai acquis les bases du perfect tailoring et des étoffes, qui m’ont permis, plus tard, de créer Hackett. Savile Row est comparable à un village où tout le monde se connaît. Je travaillais à l’époque pour le détaillant John Michael Ingram, l’un des premiers à m’avoir expliqué comment procéder pour fonder une marque. Il va de soi que j’y ai aussi rencontré du beau monde. Je n’oublierai jamais le jour où je me suis soudain retrouvé en présence de Lauren Bacall qui venait acheter un manteau pour son fils Stephen Bogart. Elle s’est comportée comme une star totalement glamour. ”

De la laine 100 % british

” La boutique de Tommy Nutter se trouvait en face de l’endroit où je travaillais. Son style ne plaisait pas à la plupart des tailleurs traditionnels, mais il était apprécié des vedettes du moment. C’est ainsi que j’ai rencontré Elton John, l’un de ses clients. Il m’a invité à un concert. J’ai reçu un passe pour les coulisses et, après le spectacle, j’ai eu l’occasion de dîner avec lui et son équipe. Voilà pour l’anecdote. La façon dont Tommy Nutter combinait ses étoffes, créant ainsi l’effet souhaité, m’a toujours épaté. Parfois, nous allions boire une bière ensemble au pub du coin. Il portait des vêtements flamboyants mais, en privé, il était un homme très modeste. Et toujours de compagnie agréable. “

Cette collection Hackett donne donc un nouveau souffle à la méthode de Tommy Nutter, laquelle consistait à combiner des motifs traditionnels de tailles différentes. Une sorte de jeu graphique combinant le costume trois-pièces classique à des influences militaires telles des épaulettes et des vestes croisées à double rangée de boutons. Un look qui, de plus, se marie à merveille aux tendances éclectiques prédominantes. Mais être à la mode n’est pas vraiment l’ambition majeure de Jeremy Hackett. ” Nous avons joué avec des carreaux de différentes tailles, mais la manière dont nous les avons assemblés n’est pas aussi révolutionnaire ou extravagante que jadis chez Tommy Nutter. Nous avons délibérément adouci les aspects extrêmes de sa création. C’eût été sans doute aller un pas trop loin pour nos fans. Les pièces de la collection “Sheep, Shape and London Fashion” se vendent aussi séparément. Ainsi, nos clients peuvent décider s’ils achètent le costume dans son ensemble ou seulement la veste à carreaux. Les gens qui aiment nos vêtements classiques apprécient aussi un clin d’oeil subtil aux tendances actuelles. “

TEXTE ARNE ROMBOUTS

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